Les inégalités scolaires persistent et affectent les élèves les plus défavorisés.

Les inégalités scolaires persistent et affectent les élèves les plus défavorisés.

Malgré la stabilisation générale des taux de réussite – 92% des élèves du 1er cycle, 95% du 2e cycle et 88% du 3e cycle de l’éducation de base réussissent sans redoublement, ainsi que 78% dans les cours scientifiques et humanistes et 69% dans les filières professionnelles de l’enseignement secondaire -, les différences entre les groupes persistent, indique le Rapport sur l’État de l’Éducation 2024 du Conseil National de l’Éducation (CNE).

 

Le CNE avertit que « les taux de réussite dans le temps attendu des enfants et des jeunes issus de familles et/ou de milieux plus fragiles du point de vue social, économique et culturel, ainsi que des élèves de nationalité étrangère, continuent à être significativement plus bas que ceux des autres élèves, avec des différences notables ».

Parmi les élèves bénéficiant de l’Échelon A de l’Aide Sociale Scolaire, les taux étaient de 13, 11 et 17 points de pourcentage (p.p.) de moins que ceux des non-bénéficiaires dans les 1er, 2e et 3e cycles, respectivement. Dans le secondaire, la différence était de 16 p.p. pour les cours scientifiques et humanistes et de 12 p.p. pour les filières professionnelles.

Pour les élèves de nationalité étrangère, les écarts par rapport aux taux globaux atteignaient moins 18, 4 et 15 p.p., respectivement dans les 1er, 2e et 3e cycles, et se sont aggravés dans le secondaire, atteignant moins 23 p.p. dans les cours scientifiques et humanistes, selon le document, soulignant que ces données « mettent en évidence les fragilités des stratégies d’inclusion et l’efficacité des mesures de soutien ».

La transition vers l’enseignement supérieur est également conditionnée par les contextes socio-économiques des élèves : « Seuls 48% des étudiants les plus défavorisés s’inscrivent dans une formation supérieure l’année suivant l’achèvement de l’enseignement secondaire, contre 57% de ceux qui n’ont pas eu besoin de soutien financier ».

Malgré l’augmentation du nombre de diplômés de l’enseignement supérieur, qui a atteint 101.213 (soit 5,9% de plus que l’année précédente), le CNE avertit qu' »il reste le défi de garantir des opportunités équitables pour tous ».

Parmi la population adulte (25-64 ans), 38,5% ont une qualification inférieure au secondaire, 30,1% ont achevé le secondaire ou un post-secondaire et 31,4% une éducation tertiaire, des valeurs qui montrent « un retard considérable » par rapport aux moyennes de l’Union Européenne et de l’OCDE.

Le rapport souligne que les retours sur le marché du travail renforcent l’importance des qualifications : au Portugal, les travailleurs ayant une formation supérieure gagnent, en moyenne, 74% de plus que ceux ayant une éducation secondaire, bien au-dessus de la moyenne de l’OCDE (34%).

Pour les jeunes entre 25 et 34 ans, la différence est de 58%, comparée à 39% dans les pays de l’OCDE. Les qualifications post-secondaires non supérieures permettent également des gains moyens de 14%.

Face à cette analyse, le CNE conclut que les défis stratégiques du système d’éducation et de formation passent par le renforcement de l’équité dans l’accès et le succès scolaire, en particulier pour les élèves étrangers et économiquement ou socialement plus vulnérables, et par la garantie de la qualité des apprentissages dès les premières années de scolarité.

Il considère également essentiel de promouvoir la formation tout au long de la vie, de consolider l’éducation secondaire comme une plateforme d’opportunités pour la réussite personnelle et professionnelle, et de développer des mécanismes efficaces de suivi, de surveillance et d’évaluation de la réalisation des apprentissages prévus dans le programme d’études.

Le rapport souligne également l’importance de promouvoir des compétences qui facilitent l’apprentissage, comme la pensée critique et la capacité à raisonner et résoudre des problèmes, essentielles pour préparer les jeunes à « l’agitation du futur ».