Les incendies de 2025 ont dévasté la deuxième plus grande surface brûlée depuis 2015.

Les incendies de 2025 ont dévasté la deuxième plus grande surface brûlée depuis 2015.

Selon l’AGIF – Agence pour la gestion intégrée des feux ruraux, à la fin novembre, « l’année 2025 est le quatrième pire bilan depuis 2001 en termes de surface brûlée », avec 270 000 hectares (ha) détruits en 8 284 incendies, les régions Nord et Centre étant les plus touchées.

« Le nombre d’incendies reste significativement en dessous de la moyenne historique », note-t-on dans une analyse préliminaire, soulignant qu’après la surface brûlée en 2017, avec 537 131 ha, les flammes ont ravagé plus de terrain, par ordre décroissant, en 2003, 2005 et 2025.

Le 8e Rapport provisoire sur les incendies ruraux de l’Institut de conservation de la nature et des forêts (ICNF) indique que, entre le 1er janvier et le 15 octobre, on a enregistré « le quatrième chiffre le plus bas en nombre d’incendies et le deuxième plus élevé en surface brûlée, depuis 2015 ».

Pour sa part, l’analyse du Système intégré de gestion des incendies ruraux (SGIFR) indique que cette année « 44 incendies de plus de 500 hectares se sont produits : 21 dans le Nord, 17 dans le Centre, cinq dans l’Alentejo et un en Algarve », représentant « seulement 0,5% des incendies mais 91% de la surface brûlée ».

En tête des plus grands incendies ruraux d’août, on trouve celui qui a débuté le 13 à Piódão, municipalité d’Arganil, district de Coimbra, et qui s’est étendu aux districts de Guarda et Castelo Branco, dévastant 65 417 ha en 11 jours.

Le week-end précédent, un incendie à Freches, Trancoso, district de Guarda, a détruit 46 906 ha et celui qui a commencé le 13 à Ferreira de Aves, Sátão, district de Viseu, a consumé 13 761 ha.

Concernant les causes, bien que 23% des incendies soient encore sous enquête, le SIGFR révèle que 34% sont dus à l’incendiarisme, 11% avec une enquête non concluante, 9% à des brûlages pour le renouvellement des pâturages, 9% à des machines agroforestières, 5% à des causes naturelles-éclair et 5% aux transports et communications.

Dans l’analyse par district, Porto (1 921), Braga (804) et Viana do Castelo (642) se distinguent avec le plus grand nombre d’incendies, mais principalement de petite taille (moins d’un ha brûlé), tandis que le plus touché, en termes de surface brûlée, est Guarda, avec 83 790 ha (31% de la surface totale brûlée), suivi de Viseu, avec 42 183 ha (16%), et Castelo Branco, avec 39 313 ha (15%).

Selon l’AGIF, la surface affectée est « principalement composée de buissons, prairies et végétation clairsemée (52%), suivis de forêts (38%) et de surfaces agricoles (10%) », et « 56% de la forêt brûlée se trouvait dans des zones de pin maritime et autres résineux, 23% dans des zones de chênes-lièges, chênes verts et autres feuillus, et 19% dans des eucalyptus ».

La majorité de la surface brûlée s’est produite dans des Zones prioritaires de prévention et de sécurité (APPS), avec 84% dans des zones de danger « élevé » ou « très élevé », qui couvrent 33% du territoire rural, un cinquième dans des Zones d’intervention forestière (ZIF) et 34 000 ha (4% de la surface totale) dans le Réseau national des zones protégées.

Cette année, quatre personnes sont décédées (un pompier, un sapeur, un ancien maire et un opérateur de machine) et la mort de deux autres civils lors de brûlages ou d’accidents est en cours d’investigation. Plus d’une dizaine de maisons d’habitation principale ont été détruites, le gouvernement ayant rapidement approuvé des aides après des critiques d’autarques et de la société civile pour ne pas avoir suivi initialement les situations préoccupantes dans les régions touchées.

Les images des flammes et du désespoir des populations qui ont dû faire face, sans moyens adéquats et soutien des pompiers, à des incendies menaçant les espaces agricoles et résidentiels ont rempli en boucle les programmations télévisées.

Les critiques de désorganisation dans la lutte contre les flammes se sont également fait entendre, mais le manque chronique d’aménagement agricole et forestier a conduit l’exécutif à proposer au parlement le plan « Floresta 2050, Futuro + Verde », avec 61 actions à court terme d’ici 2025, et 88 initiatives à moyen terme entre 2028 et 2050.

Les parlementaires ont également approuvé une proposition du PS pour la création d’une Commission technique indépendante pour analyser les incendies de l’été, avec 12 spécialistes de renom, afin de produire un rapport avec conclusions et recommandations.