Les Guinéens au Portugal appellent au vote aux élections de dimanche.

Les Guinéens au Portugal appellent au vote aux élections de dimanche.

« Nous ne pouvons pas permettre que le silence ou la peur déterminent l’avenir de la Guinée-Bissau. Chaque citoyen doit être un acteur de ce processus, vigilant et engagé envers le changement », peut-on lire dans une lettre ouverte au peuple bissau-guinéen, rédigée par le mouvement politique Firkidja di Pubis, composé d’activistes, d’étudiants et de travailleurs, qui se disent engagés en faveur des libertés démocratiques en Guinée-Bissau.

 

Pour les signataires de la missive, le pays mérite « une autre direction, mérite la stabilité, le respect institutionnel, la paix et le progrès. Il mérite de rêver à nouveau de liberté et d’un avenir de justice ».

« La dictature n’offre rien au peuple; elle ne sert que les intérêts de ceux qui la maintiennent », poursuivent les auteurs, pour qui, durant les six dernières années du régime dirigé par Umaro Sissoco Embaló, « le peuple bissau-guinéen a été contraint de vivre dans un climat permanent de peur ».

« L’instrumentalisation des institutions judiciaires pour persécuter les opposants, les enlèvements, les passages à tabac et les intimidations sont devenus routine. Les citoyens qui ont osé dénoncer les abus ont été violemment réprimés. Nous assistons à des attaques armées contre les sièges de partis politiques, les médias et les résidences de dirigeants et de commentateurs politiques qui ne suivent pas la ligne du pouvoir », peut-on lire dans la lettre.

Le mouvement Firkidja di Púbis considère que la Constitution bissau-guinéenne « a été continuellement violée ».

« Le pays a été témoin de la dégradation accélérée des institutions de l’État. La Présidence de la République s’est mise à se comporter comme le seul organe souverain, bafouant tous les autres organes de l’État au moyen d’actions arbitraires et violentes. Le Parlement a été dissous sans fondement légal ; les ministres et magistrats ont été affrontés ; les décisions judiciaires ont été manipulées ; et la séparation des pouvoirs, essence des actuels États de droit démocratique, a été détruite », ajoutent-ils.

À propos des élections générales du dimanche, les signataires de cette lettre ouverte rappellent qu’elles ont été organisées « par un régime qui a montré sa peur de ses adversaires politiques, au point d’en exclure injustement certains du processus électoral, ce qui retire au processus son caractère équitable, en plus d’avoir lieu dans un contexte où les principales institutions d’organisation et de surveillance des élections, à savoir le Gouvernement, la Cour suprême de justice (STJ) et la Commission nationale des élections (CNE), sont au service de la dictature ‘sissoquiste' ».

La Cour suprême de justice a rejeté l’inscription de celui qui était cité comme principal adversaire, Domingos Simões Pereira, chef du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) et de la coalition qu’il dirigeait, la PAI-Terra Ranka – vainqueur des législatives de 2023 et écartée du pouvoir avec la dissolution du parlement, la même année.

Néanmoins, le Firkidja di Pubis appelle au vote, considérant que celui-ci peut « mettre fin au cycle de peur, d’instabilité et de violence ».

Pour les élections de dimanche en Guinée-Bissau, 966 152 électeurs sont inscrits, qui choisiront le Président de la République et la composition de l’Assemblée de la République.

La course à la Présidence de la République de Guinée-Bissau compte un total de 12 candidats, notamment l’actuel Président, Umaro Sissoco Embaló, qui brigue un second mandat.

Quatorze candidatures et une seule coalition, la Plateforme Républicaine « Nô kumpu Guiné », soutenant un second mandat d’Embaló, concourent aux élections législatives.