Dans un document envoyé aujourd’hui au directeur général de la Direction Générale de la Réinsertion et des Services Pénitentiaires (DGRSP), le syndicat dénonce une « violation constante et répétitive des services minimums » par la directrice de l’établissement pénitentiaire, Ana Pardal, ainsi que par le chef principal des gardiens de cette prison.
Le SNCGP a rappelé des plaintes antérieures – qui ont déjà donné lieu à des communications au Parquet général de la République, motivant l’ouverture de deux enquêtes par le ministère public, et une autre ayant suivi son cours auprès de l’Inspection Générale des Services de Justice (IGSJ) – et a appelé la DGRSP à résoudre la question « afin d’éviter des poursuites judiciaires ».
Le syndicat a joint au document des copies de preuves qu’il dit démontrer la violation des services minimums, notamment le registre de remise de notifications à des détenus non émanant du Tribunal d’exécution des peines, les seules prévues dans les services minimums, ainsi que des ordres d’accompagnement à l’entrée dans la prison de Linhó de nouveaux détenus, démarche également en dehors des services minimums.
« Nous considérons que, en raison des violations constantes, du manque de responsabilité et de principes de leadership, il convient de tirer les conclusions qui s’imposent sur ce qui se passe dans cet établissement pénitentiaire. Les gardiens de prison sont des employés de l’État portugais, constituent une force de sécurité institutionnalisée et ne peuvent être victimes d’irresponsabilités de la part de leurs dirigeants », peut-on lire dans le document adressé au directeur général.
Bien que le processus soit en cours par l’IGSJ, en raison de l’allégation d’abus de pouvoir de la direction de Linhó concernant les services minimums de la grève, la DGRSP a affirmé dans une réponse envoyée à Lusa que la direction de l’établissement « a scrupuleusement respecté les décisions du Tribunal arbitral ».
« Enfin, il convient de noter que ce sont les travailleurs en grève qui doivent remplir les services minimums, et non la direction de l’établissement pénitentiaire », indique la réponse des services pénitentiaires, qui ont refusé de commenter les accusations du syndicat.
La grève des gardiens de prison à la prison de Linhó se poursuit depuis décembre dernier pour protester contre le manque de conditions de sécurité dans l’établissement, notamment en ce qui concerne les agressions contre les gardiens de prison.
Cette paralysie a provoqué des protestations de l’Association portugaise de soutien aux détenus (APAR) et d’un groupe d’avocats, qui ont critiqué les conditions imposées aux détenus en conséquence de la grève, notamment l’accès à des vêtements propres et le temps passé dans les cellules.
Une communication du 29 janvier du syndicat a conduit l’IGSJ à ouvrir un processus pour allégation d’abus de pouvoir par la direction de la prison de Linhó, pour avoir exigé des gardiens en grève qu’ils reçoivent des sacs de vêtements apportés par des visiteurs pour les détenus.
Selon la communication, la directrice de la prison a établi, en contradiction avec la décision arbitrale, « un nouveau service minimum, sous contrainte, déterminant que la remise et la réception d’un sac de vêtements des visiteurs soient assurées ».