Les experts de la PJ protestent pour une carrière propre et accusent la direction de les subalterniser.

Les experts de la PJ protestent pour une carrière propre et accusent la direction de les subalterniser.

Lors d’une manifestation devant le siège national de la PJ, des dizaines d’experts médico-légaux venus de différentes régions du pays se sont rassemblés autour d’une idée justifiant la concentration, visible sur les t-shirts noirs qu’ils portaient : « Spécialistes de 1re classe ; Carrière de 2e classe ».

 

En cause, comme l’a expliqué le président de l’Association Syndicale des Experts Médico-légaux de la PJ (ASPF-PJ), sont les questions de différenciation des carrières au sein même de la PJ. José Gonçalves a affirmé que la complémentarité des services entre l’investigation criminelle et la science médico-légale « est attaquée » par la direction nationale de cette police.

Les experts médico-légaux revendiquent une carrière propre, les différenciant des autres professionnels non spécialistes inclus dans la carrière d’Expert en Police Scientifique, où sont inclus, par exemple, les administratifs.

Ils critiquent également un système d’évaluation différencié entre les carrières de la PJ — Sécurité, Investigation Criminelle, Expert en Police Scientifique — et la différenciation dans le supplément de mission, modifié en 2023, qui a entraîné des augmentations salariales importantes à la PJ, provoquant la contestation et les demandes d’égalisation d’autres forces de sécurité, mais qui n’ont pas été identiques pour tous les professionnels de la PJ.

José Gonçalves a cité, à titre d’exemple, les collègues de laboratoire qui manipulent des explosifs instables et qui courent plus de risques que de nombreux inspecteurs de l’investigation criminelle.

« Ces différences artificielles ont été créées par la Direction Nationale. Nous ne comprenons pas où ils ont trouvé ces différences de contenu. Pendant 32 ans, nous avons reçu le même supplément de risque », a critiqué José Gonçalves.

Pour le syndicat, il n’est pas non plus admissible que les unités techniques de la PJ soient dirigées par des personnes issues de la carrière d’investigation criminelle.

« Les unités policières ont une autonomie technique et scientifique. Elles ne peuvent être soumises à des pressions de la part de ceux qui enquêtent. Il est certain que ces dirigeants, à l’heure actuelle, n’enquêtent pas, mais ils proviennent toujours de ce domaine d’investigation », a-t-il averti.

Ces unités étaient traditionnellement dirigées par des experts médico-légaux et « maintenant, soudainement, les trois sont dirigées par du personnel d’investigation criminelle », a déclaré le dirigeant syndical, déplorant ce qu’il a qualifié de « dévalorisation constante ».

« Nous voyons une subordination de notre carrière face à celle de l’investigation criminelle », a-t-il critiqué.

José Gonçalves déclare que les demandes de réunion à la direction nationale de la PJ restent sans réponse, tout comme la demande adressée au Ministère de la Justice et à la ministre Rita Alarcão Júdice. Des réunions ont également été demandées aux groupes parlementaires.

« Nous sommes ici parce qu’au bout de cinq ans, nous n’avons reçu aucune réponse à nos revendications. Rien. Et tout au contraire. Nous voyons une volonté de cette direction nationale (…) de nous nuire encore plus », a-t-il déclaré, expliquant que la grève d’aujourd’hui « est le dernier recours ».

La grève nationale d’un jour aurait eu un taux de participation moyen avoisinant les 80%, selon les données recueillies jusqu’à 13h00, heure à laquelle la concentration a commencé, avec des points où elle était de 100%, avec seulement les services minimums assurés, et d’autres où la participation a été fixée à 50%.

« Aujourd’hui, le travail ne se fera pas. Lundi, nous serons là pour faire notre travail. Mais aujourd’hui commence aussi une grève du travail supplémentaire. Et avec cette grève du travail supplémentaire, certains travaux, principalement à l’extérieur, comme les recherches qui se font plus tôt, une heure plus tôt, ce travail sera sérieusement compromis », a déclaré le président du syndicat.

Les experts en protestation se rassembleront encore aujourd’hui devant le Ministère de la Justice, à Terreiro do Paço, avec un début prévu pour 15h00.