Les enseignants demandent une « augmentation réelle des salaires » sans perte de pouvoir d’achat.

Les enseignants demandent une "augmentation réelle des salaires" sans perte de pouvoir d'achat.

À la veille de la présentation par l’équipe dirigée par le ministre de l’Éducation Fernando Alexandre de la proposition de budget pour 2026 au parlement, le Syndicat Indépendant des Professeurs et Éducateurs (SIPE) appelle à des mesures de « valorisation des enseignants » et de « justice contributive ».

Le SIPE demande une « augmentation réelle des salaires » et une diminution du taux de contribution à l’ADSE, « corrigeant une injustice qui se perpétue », indique le syndicat dans une note envoyée à Lusa.

Concernant les salaires, le SIPE prône des augmentations qui garantissent que le pouvoir d’achat ne soit pas perdu face à l’inflation estimée, mais aussi la création d’un « mécanisme exceptionnel » pour corriger les valeurs, tenant compte des années où les salaires sont en deçà de l’inflation.

« La carrière enseignante a subi une dévalorisation prolongée, due à l’absence de mise à jour des salaires conformément à l’inflation, notamment pendant la période de la Troïka et les années suivantes », affirme la présidente du SIPE, Júlia Azevedo, demandant la création d' »un mécanisme exceptionnel de récupération, qui atténue les effets accumulés de cette dévalorisation ».

La proposition de budget pour 2026 prévoit de dépenser 207 millions d’euros de plus qu’en 2025 pour les dépenses de personnel, en partie pour garantir une augmentation des salaires, mais aussi pour embaucher plus de professeurs et rendre la carrière attrayante, selon le document remis au début du mois au parlement.

Quant à la contribution à l’ADSE, Júlia Azevedo considère qu' »une injustice historique subsiste », prônant une baisse du taux actuel de 3,5% à 2,5%.

Le SIPE demande également que les cotisations soient calculées sur 12 mois au lieu de 14, comme c’est le cas actuellement.

Pour le syndicat, en acceptant ces deux propositions, le gouvernement donnerait « un signal clair de respect et de reconnaissance pour le rôle essentiel des professeurs et éducateurs ».

La proposition de budget pour 2026 remise au début du mois au parlement prévoit un renforcement des fonds de plus de 600 millions d’euros pour les secteurs supervisés par le Ministère de l’Éducation, de la Science et de l’Innovation (MECI).

La proposition prévoit de dépenser l’année prochaine 7,54 milliards d’euros pour l’éducation, sans inclure l’enseignement supérieur. Par rapport à 2025, il y a un renforcement de 324,5 millions d’euros supplémentaires (soit une augmentation de 4,5 %).

Parmi les mesures prévues, le gouvernement souhaite dépenser 207 millions d’euros de plus qu’en 2025 pour les dépenses de personnel, soulignant la nécessité d’embaucher plus de professeurs et de rendre la carrière attractive.

Plus de huit euros sur dix dépensés (82,3 %) sont destinés aux dépenses de personnel, selon la proposition de budget, qui sur cette rubrique prévoit de dépenser environ 6,2 milliards d’euros en 2026.

L’augmentation de 3,5 % des dépenses de personnel est expliquée par l’augmentation des salaires due à la récupération du temps de service, mais aussi par la volonté d’embaucher plus de professeurs et de miser sur la « valorisation des carrières », indique le document.

Le ministère justifie également cet investissement par la nécessité de promouvoir la fixation des professeurs dans les zones les plus difficiles, d’attirer plus de gens et de renverser l’effet des départs à la retraite.

Pour l’éducation préscolaire et l’enseignement privé et coopératif, le gouvernement prévoit de dépenser 464,4 millions d’euros en transferts courants, mais dans les dotations spécifiques, il y a un autre montant de 946,7 millions d’euros.

Ce seront 736,5 millions pour l’éducation préscolaire et 210,2 millions pour l’enseignement privé et coopératif, ce qui représente une augmentation globale de 6,9 % par rapport aux montants transférés cette année : plus 7,8 % pour l’éducation préscolaire et 3,6 % pour les privés.

Les fonds destinés à l’enseignement supérieur, à la science et à l’innovation augmentent également de 8,2 % par rapport à cette année, comme l’avait déjà annoncé le ministre Fernando Alexandre : la dépense totale consolidée sera de 3.925 millions d’euros.