Une grève à durée indéterminée, convoquée pour le musée français le plus visité au monde, a été annoncée à l’agence France Presse (AFP) par la confédération après un vote unanime lors d’une assemblée générale proposée par les centrales syndicales CFDT, Confédération Générale du Travail (CGT) et Sud.
La grève vise à dénoncer « les conditions de travail » et « le manque de ressources », selon des sources syndicales citées par l’AFP. L’agence espagnole EFE attribue aussi la convocation de la grève au vol des joyaux de la couronne de France, survenu en octobre dernier.
L’annonce de la convocation intervient un jour après avoir appris que, le 27 novembre, plusieurs centaines de livres anciens ont été endommagés en raison d’une inondation causée par une panne de tuyaux à la bibliothèque d’antiquités, dont l’état de dégradation était connu.
Suite à des turbulences depuis le vol des joyaux de la couronne le 17 novembre, le Louvre a également fermé un espace de bureaux et une galerie d’antiquités égyptiennes situés en dessous, après avoir détecté des problèmes de fragilité dans certaines poutres de cette zone du complexe et avoir subi des inondations qui ont endommagé plusieurs centaines d’œuvres de la bibliothèque d’Antiquités Égyptiennes.
« Chaque jour, les espaces muséaux sont fermés bien au-delà de ce qui est prévu dans le plan d’ouverture garanti, en raison du manque de personnel, ainsi que des défaillances techniques et de l’état de dégradation du bâtiment », écrivent les syndicats dans une lettre adressée à la ministre française de la Culture, Rachida Dati, à laquelle l’AFP a eu accès.
Le 19 octobre, le Louvre a été la victime d’un « vol spectaculaire », en plein jour, lorsqu’un commando de quatre personnes est entré dans le bâtiment par un ascenseur mobile placé sur la Seine, ayant volé huit bijoux du XIXe siècle, évalués à 88 millions d’euros, dont le diadème de l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, incrusté d’environ 2 000 diamants.
Les quatre membres du commando qui ont commis le vol ont été arrêtés, mais les bijoux et les auteurs moraux du crime restent introuvables.
Fin novembre, le musée a annoncé qu’il augmenterait de 45 % le prix d’entrée pour les visiteurs des pays non-européens à partir de 2026 pour financer sa modernisation.
Cependant, « le public a maintenant un accès limité aux œuvres et voit sa circulation entravée ». « Visiter le Louvre est devenu un véritable parcours du combattant », estiment les syndicats.
« Les divers avertissements internes sont restés sans réponse et les déclarations faites à la représentation nationale et aux médias par la direction du Louvre ne nous permettent pas d’espérer une prise de conscience à la hauteur de la crise que nous traversons », soulignent les organisations syndicales.
Par conséquent, ils demandent une négociation directe avec le Ministère de la Culture, compte tenu « de la dégradation sans précédent du climat social interne et de la nécessité d’obtenir des réponses de la part des autorités compétentes ».
En 2024, le Louvre a accueilli 8,7 millions de visiteurs, dont 69 % étaient des étrangers.
