« Nous payons à Lotaçor la congélation, qui est de 50 euros par tonne, nous payons les taxes d’accompagnement, les taxes de chariot élévateur, des taxes et des petites taxes sans fin, et nous payons encore 35 euros par tonne de poisson conservé dans les réfrigérateurs de Lotaçor », a expliqué Rogério Veiros, de l’association « Pão do Mar », qui représente l’industrie conserve de l’archipel des Açores.
Selon le représentant des industriels açoriens, les tarifs actuellement appliqués par la société de criées des Açores pour le stockage du thon dans ses entrepôts frigorifiques « sont au-dessus de la moyenne pratiquée dans toute la péninsule ibérique ».
Les armateurs de la pêche au thon aux Açores se plaignent du manque d’espace pour stocker le thon listao, qui apparaît en grande quantité dans les eaux de l’archipel, mais les entrepôts frigorifiques de Lotaçor sont presque saturés de poissons, ce qui provoque des contraintes dans la production.
Cette semaine, la direction de Lotaçor, la société de criées des Açores, a publié un communiqué précisant que le manque d’espace dans les entrepôts frigorifiques est principalement dû à deux facteurs : la récolte abondante de thon, l’une des meilleures de la dernière décennie, mais aussi à la capacité réduite des conserveries, bien inférieure au volume des débarquements.
« De la même manière que Lotaçor n’est pas la cause de cette contrainte, elle n’est pas non plus, à elle seule, la solution », indique le même communiqué de Lotaçor, ajoutant que « c’est un sujet qui doit être débattu avec l’ensemble du secteur », incluant la production, la commercialisation et l’industrie, sous l’orientation du Secrétariat régional de la mer et des pêches.
L’association « Pão do Mar » a rappelé que l’industrie de conserve açorienne a investi « comme jamais » dans la récolte actuelle de thon, en achetant et stockant de grandes quantités de listao, et propose que le gouvernement régional crée des « réductions » pour la congélation de poisson dans les entrepôts frigorifiques, afin d’aider à promouvoir le secteur de la pêche, qui considère-t-elle, est négligé.
« Nous constatons, avec une certaine tristesse, que lorsque le président de la Fédération agricole des Açores s’exprime, quand quelque chose se produit dans l’agriculture, des millions d’euros pleuvent sur le budget agricole. Lorsqu’il y a un changement dans les flux touristiques et que les hôtels manquent de touristes, plus de compagnies ‘low cost’ apparaissent pour voler vers les Açores, certainement avec des soutiens de la Région, mais pour le secteur de la pêche, ce que nous avons constaté ces dernières années, c’est une diminution des fonds budgétaires, qui ne suffisent même pas à remplir les engagements pris avec l’industrie », a accusé Rogério Veiros.
Le secrétaire régional de la mer et des pêches, Mário Rui Pinho, avait déjà déclaré la semaine dernière, à des journalistes, qu’il vaut mieux que les entrepôts frigorifiques de la région soient pleins de thon, ce qui signifie que cette année, la récolte a été « exceptionnelle », que de les avoir vides, comme cela s’est produit les années précédentes.
« Est-ce mauvais d’avoir des entrepôts pleins? Je pense que c’est un succès! Si nous avons des entrepôts pleins, cela signifie que nous avons capturé beaucoup de poisson et que nous avons été capables de stocker toutes nos capacités », a rappelé le dirigeant, ajoutant qu' »il reste à savoir si la gestion financière des armateurs a été, ou non, bien faite. »
Les entrepôts frigorifiques des Açores, gérés par Lotaçor, ont une capacité totale de stockage d’environ 5 500 tonnes de poisson, mais actuellement, ils sont presque saturés de diverses espèces de thon : listao, patudo, rabilho, volant et albacore.