« C’est un hommage à la culture lusitanienne, à la saudade. Nous sommes allés au Portugal, avons assisté à des concerts de fado, et c’était merveilleux. Quand nous faisons un album de voyage dans un pays qui existe vraiment, nous voulons que le pays l’apprécie », a déclaré Fabcaro, nom de plume de Fabrice Caro, lors d’une interview dans les locaux des Éditions Albert René.
Au cours de l’une de ses trois visites dans le pays, Fabcaro, qui avait déjà écrit ‘Astérix – O Lírio Branco’ (2023), a eu l’idée d’emmener les deux Gaulois au Portugal pour la première fois afin de faire découvrir « un peu de la culture lusitanienne » et de l’histoire du Portugal aux lecteurs, après avoir visité plus de 15 pays accompagnés de leur fidèle compagnon à quatre pattes, Idéfix.
« Je voulais un album à côté de la mer, dans un pays du Sud, avec de l’eau, du soleil, une belle lumière, des façades colorées. Un album qui me donnerait envie de partir en vacances, alors le Portugal était parfait », a-t-il ajouté.
Bien qu’ils n’aient pas eu beaucoup de connaissances sur le Portugal à l’époque romaine, c’est grâce à des recherches – incluant la connaissance « de l’histoire de Viriate » et la production de garum (sauce populaire dans la Rome Antique, issue de la fermentation de poissons et de sel) – qu’est née l’histoire pour la nouvelle aventure du duo de Gaulois immergé dans un sentiment de saudade, symbole de l’identité portugaise.
Le livre de 48 pages aborde également divers stéréotypes, avec des références au fado, au bacalhau, au pavé, à l’azulejo et au vin, toujours avec l’humour caractéristique des personnages, que l’auteur espère « ne pas contenir d’erreurs » et plaire à tous, mais surtout aux lecteurs portugais.
« J’essaie de faire un album qui fonctionne en français, qui soit drôle et le meilleur possible en français, sans trop me demander comment il sera traduit, mais quand j’ai fini, je me suis dit : pauvres traducteurs, comment vont-ils traduire les jeux de mots, les subtilités ? », a révélé Fabcaro.
En mars, lorsqu’il a été annoncé que la nouvelle aventure à l’époque romaine se déroulerait en terres lusitaniennes, les auteurs révélaient à la presse internationale que l’histoire inclut un personnage qui était déjà apparu dans la BD ‘Le Domaine des Dieux’ (1971), un esclave lusitanien.
« Depuis que nous avons décidé que ce serait la Lusitanie, j’ai pensé à ce petit personnage, cet esclave. J’aime beaucoup l’idée de faire des liens entre les albums », a affirmé Fabcaro, révélant qu’ils ont dû lui donner un nom, car c’est lui qui serait responsable de ramener Astérix et Obélix à Olissipo (Lisbonne).
Le tirage mondial prévu est de cinq millions d’exemplaires, en 19 langues et dialectes, pour le 41e album de l’une des séries de bandes dessinées les plus connues, apparue le 29 octobre 1959 dans les pages du magazine français Pilote grâce à René Goscinny et Albert Uderzo.
Ce nouvel album, qui a nécessité un an et demi de production, a été dessiné par Didier Conrad, qui a déjà illustré sept albums d’Astérix pour tenter de respecter la tâche « difficile » de maintenir le style d’Uderzo, « qui a beaucoup évolué à travers les albums », en donnant vie aux nouveaux personnages et aux paysages portugais.
« Uderzo a toujours fait comme il voulait, il pouvait varier beaucoup d’un album à l’autre. Donc, je dois choisir ce qui me semble le meilleur et cela peut être compliqué », a affirmé Didier Conrad.
Selon l’illustrateur, après plus de 60 ans d’aventures, d’humour et de culture mélangés, Astérix reste « intemporel » en « parlant de l’Antiquité », où à chaque histoire il y a « une sorte de développement de l’Antiquité sur les comportements et les situations qui sont très proches de ce que l’on trouve dans la réalité actuelle », établissant ainsi un parallèle entre le présent et l’époque romaine.
‘Astérix na Lusitânia’, publié aujourd’hui au Portugal par l’éditeur Asa dans un tirage de 80 000 exemplaires, sera présenté par les auteurs dans l’espace culturel du El Corte Inglés le 27 octobre, avec la présentation de l’humoriste Hugo van der Ding.
