Au nom de huit associations, le vice-président de l’association Letras Nómadas a indiqué que le constitutionnaliste Vitalino Canas a déjà reconnu qu’il pourrait y avoir des indices de crime, c’est pourquoi les différentes associations rassemblent des preuves pour déposer plainte auprès du Ministère Public (MP), tout en envisageant de déposer une injonction.
En cause, des affiches du candidat présidentiel de Chega, André Ventura, avec des messages visant des communautés spécifiques, dont une où l’on peut lire « Les Gitans doivent respecter la loi ».
Bruno Gonçalves a expliqué que l’objectif de l’injonction est non seulement de forcer le retrait des affiches placardées, mais également d’interdire que de nouvelles soient placées dans l’espace public.
Le responsable a ajouté qu’il avait été alerté de l’existence des affiches vendredi 24 octobre, qu’il a qualifié de « jour intéressant » car c’était la Journée municipale pour l’égalité.
L’alerte a été donnée par « une personne de la communauté gitane », résidant à Moita, qui a envoyé une photo de l’affiche, ce qui a amené l’association à vérifier s’il y avait plus d’affiches ailleurs dans le pays.
Selon Bruno Gonçalves, le choix de cet endroit pourrait être lié aux résultats électoraux du parti Chega à Moita, puisqu' »il n’y a pas tant de membres que ça dans la communauté gitane ».
Il a soutenu que c’était « un acte prémédité », car André Ventura, le jour de la présentation de sa candidature présidentielle, « avait déjà dit aux journalistes qu’il attaquerait les Gitans avec des affiches ».
« Je pense que ce sont des preuves suffisantes pour que le Ministère Public, les autorités judiciaires, comprennent qu’il y a une attaque, donc, volontaire contre les communautés gitanes, de persécuter les communautés gitanes et de promouvoir la haine raciale », a-t-il accusé.
Le vice-président de l’association Letras Nómadas a ajouté que plusieurs associations de la communauté gitane avaient déposé une plainte auprès du MP le 18 avril en raison « des vidéos qui ont été mises en ligne sur les réseaux sociaux, où il y avait effectivement une incitation à la haine, la promotion de la haine raciale », promues par Chega.
Bruno Gonçalves a indiqué qu’ils vont maintenant ajouter à cette plainte davantage de preuves, notamment concernant les affiches présidentielles d’André Ventura.
« Nous avancerons avec toutes les forces que nous avons », a-t-il assuré.
Le responsable a déploré, cependant, que le MP n’ait pas donné de réponse concernant la plainte déposée en avril, c’est pourquoi ils envisagent maintenant de déposer une injonction, car les associations admettent que cela pourrait être un processus plus rapide.
« Nous sommes très tristes par rapport au processus. C’est un retard total. Nous ne comprenons pas comment la justice concernant cet homme et ce parti (…) prend autant de temps », a-t-il déploré.
Il a ajouté que le fait qu’il s’agisse du deuxième parti le plus voté au Portugal ne peut être un motif pour que le MP ou d’autres institutions ne travaillent pas, soulignant qu' »il y a 30 plaintes émanant de citoyens de la communauté gitane à titre individuel » qui n’ont également pas eu de réponse.
Bruno Gonçalves a également attiré l’attention sur les conséquences du discours de haine, notamment avec des cas de ‘harcèlement’ dans les écoles contre les enfants gitans qui entendent de la part de camarades « mort aux Gitans » ou « vive Chega ».
[Actualité mise à jour à 18h16]
