Les affirmations de la CTI « ne reflètent pas la réalité », disent les travailleurs de l’INEM.

Les affirmations de la CTI "ne reflètent pas la réalité", disent les travailleurs de l'INEM.

« Nous ne comprenons ni n’acceptons que la CTI ait complètement ignoré les professionnels de l’INEM, sans écouter leurs structures représentatives, qui possèdent un savoir-faire technique et opérationnel irremplaçable. Cette omission révèle un manque de respect institutionnel et fragilise la légitimité des conclusions présentées », a déclaré la Commission des Travailleurs, dans un communiqué.

 

Les propositions de la CTI pour la refondation de l’INEM sont en cause, qui ont été divulguées par le journal Público, incluant la création d’un centre unique de réception regroupant CODU et SNS24, et l’ouverture du transport non urgent des patients au secteur privé.

Selon la Commission des Travailleurs de l’INEM, les propositions de la CTI reposent sur des affirmations qui « ne reflètent pas la réalité du Système Intégré d’Urgences Médicales (SIEM) ni le travail de ses professionnels ».

« Le système ne part pas de zéro. L’articulation CODU-SNS24 existe depuis des années, avec des protocoles et un transfert d’appels en fonctionnement qui nécessitent évidemment une modernisation et un renforcement », a exposé la structure représentative des travailleurs de l’INEM.

Concernant la proposition d’un centre unique avec le SNS24, les travailleurs estiment qu’elle repose sur « des prémisses erronées », en premier lieu parce qu' »une grande majorité » des infirmiers du SNS24 travaillent en télétravail, ce qui invalide l’idée de « proximité physique des équipes » présentée comme fondement pour la fusion des centres.

« Sans infrastructures et présence physique garanties, la proposition est irréalisable », renforce la Commission des Travailleurs de l’INEM, rappelant que l’Ordre des Médecins a publiquement critiqué la Ligne SNS24, indiquant que le service ne fonctionne pas bien, et qu’il est donc « imprudent » de proposer de centraliser la réception sans corriger des déficiences structurelles.

Les travailleurs de l’INEM conviennent que les Techniciens d’Urgences Pré-Hospitalières (TEPH) ont été « une ressource sous-utilisée » dans le Service National de Santé (SNS), mais désapprouvent l’affirmation selon laquelle « ils ne peuvent rien faire », la considérant « techniquement fausse et profondément offensante », et alertent que toute modification structurelle qui place les TEPH sous des entités tierces sans garantir un commandement clinique intégré, une carrière consolidée et une équité territoriale, « constitue un risque sérieux pour l’efficacité du SIEM ».

Concernant l’intégration avec les Unités Locales de Santé (ULS), les travailleurs de l’INEM soulignent que cette proposition est déjà mise en œuvre dans le quotidien opérationnel, puisque, par exemple, les ambulances de Soutien Immédiat de Vie (SIV) sont, dans la plupart des endroits prévus par la loi depuis 2016, opérées par des infirmiers des ULS, en articulation avec l’INEM.

Concernant le modèle des Véhicules Médicaux d’Urgence et de Réanimation (VMER), la Commission des Travailleurs de l’INEM affirme que « l’intégration clinique n’est pas une proposition nouvelle, mais plutôt une pratique de plusieurs décennies », et considère que l’inclusion d’un élément supplémentaire dans les équipes VMER, « sans aucun gain qualitatif évident », constitue « une erreur » de gestion.

« Ce qui manque, ce n’est pas de changer le paradigme – c’est de le consolider avec un investissement, une clarté des responsabilités et une coordination nationale forte », défend-elle.

En ce qui concerne le transport non urgent, les travailleurs rappellent que le recours à des opérateurs privés est en place depuis des années, en complémentarité avec les corps de pompiers et la Croix-Rouge.

En comparaison avec d’autres modèles internationaux d’urgence médicale, les travailleurs de l’INEM déplorent que la CTI n’ait visité que le Danemark et la France : « Ignorer d’autres modèles européens consolidés, avec différentes architectures et encadrements professionnels, conduit à des conclusions insuffisamment étayées pour justifier des réformes structurelles dans le SIEM ».

En attendant la publication complète du rapport de la CTI pour une meilleure analyse, la Commission des Travailleurs de l’INEM assure qu’elle restera « intervenante et ferme » dans la défense de la qualité du secours, de l’intérêt public et des droits des travailleurs.

Comissão para a refundação do INEM propõe central única de atendimento

Comisión pour la refondation du INEM propose un centre unique de réception

La Commission Technique Indépendante (CTI) pour la refondation du INEM propose la création d’un centre unique de réception regroupant CODU et SNS24, et l’ouverture du transport non urgent des patients au secteur privé, révèle aujourd’hui le journal Público.

Lusa | 08:19 – 06/12/2025