« Un migrant est un frère, non une menace », a déclaré le président de la Conférence Épiscopale Portugaise (CEP), José Ornelas, à Fátima, lors de l’ouverture de la réunion majeure des évêques portugais, qui se poursuit jusqu’à jeudi.
Selon José Ornelas, également évêque du diocèse de Leiria-Fátima, l’Église est consciente « de l’impact que l’augmentation du nombre de migrants a sur la société portugaise », notant que cela interpelle la capacité d’accueillir et d’intégrer, mais c’est aussi « une opportunité » pour construire « une société plus juste, plus fraternelle et solidaire, où personne n’est exclu ou rejeté ».
Le prélat a annoncé la tenue, samedi à Fátima, du « Forum Migrations », pour « sensibiliser et former les communautés au phénomène migratoire et contribuer à la réflexion sur ce thème dans l’Église et dans la société en général ».
La rencontre est destinée aux évêques, aux participants des diocèses liés à la dynamique des migrations, aux organismes nationaux de la CEP et aux congrégations religieuses qui travaillent dans ce domaine, a-t-il précisé.
Précédemment, le président de la CEP avait indiqué que « le Portugal continue de faire face à divers défis du point de vue social », citant comme exemples « les difficultés économiques de nombreuses familles, les inégalités sociales, le difficile accès au logement, la pression sur les services de santé et le phénomène migratoire », exemples « aggravés par des discours parfois polarisés et des idéologies extrémistes ».
« Nous vivons des jours où la peur, la méfiance et l’agressivité semblent occuper la place de la raison et du dialogue », a signalé José Ornelas, soulignant qu’« aucun projet humain ne peut se construire sur la division, l’insulte et la haine ».
Pour José Ornelas, « la nation ne fleurit que lorsque chaque citoyen reconnaît dans l’autre un frère et non un ennemi », appelant à rejeter « les paroles faciles qui promettent des solutions rapides, mais qui nourrissent les ressentiments et détruisent les ponts ».
« Le chemin chrétien est exigeant, c’est celui de l’écoute, de la vérité, de la fraternité concrète », a-t-il observé.
Dans son discours d’ouverture, l’évêque a également évoqué le « période de renouvellement des structures démocratiques » dans le pays, après les législatives de mai, les municipales du mois dernier et l’approche des présidentielles en janvier prochain.
« Il est urgent que les hommes et les femmes qui servent en politique cherchent à obtenir plus de consensus, s’engagent véritablement pour le bien commun et cherchent à garantir la paix sociale, dans la dignité et la justice », a déclaré le président de la CEP.
À l’ordre du jour de la 212e Assemblée Plénière de la CEP figurent la réflexion synodale sur les séminaires, le processus synodal, les compensations financières pour les victimes de crimes sexuels dans l’Église ou la réorganisation des commissions épiscopales.
