Susana Mira Leal, rectrice de l’université açorienne, affirme à Lusa qu’il est « reconnaissable et incontournable son apport à la littérature portugaise » et la « projection internationale pour la culture lusophone ».
La romancière, poétesse et essayiste, traduite en plus de vingt langues, est l’une des « voix les plus influentes du post-25 avril », selon la rectrice, ayant « renouvelé, en effet, le roman portugais » et abordé des thématiques comme la démocratie, la condition féminine, le colonialisme, la violence historique, la mémoire, entre autres.
Mais la reconnaissance ne s’arrête pas là, Susana Mira Leal souligne que, dans le contexte de son œuvre, Lídia Jorge « se penche sur des questions qui ont beaucoup de pertinence pour les Açores », car elle « travaille beaucoup sur la question des géographies insulaires, de la périphérie, de l’identité, de l’isolement, de la résistance », ainsi que sur la « relation de la personne avec le territoire ».
« Cela a à voir avec notre singularité insulaire, avec la situation périphérique et ultra-périphérique. C’est aussi une raison fondamentale pour distinguer Lídia Jorge, pour la résonance critique et symbolique que son œuvre apporte », affirme la rectrice de l’université açorienne.
Susana Mira Leal souligne que l’écrivaine de l’Algarve intervient également dans la défense de « valeurs fondamentales comme la démocratie, le combat contre le discours de haine, adoptant une posture éthique et civique pour la défense des valeurs humanistes » dans lesquelles l’Université des Açores se « reconnaît entièrement », faisant partie de sa « matrice identitaire ».
La cérémonie d’investiture a lieu mercredi dans l’Aula Magna de l’Université des Açores, sur le campus de Ponta Delgada, précédée du cortège académique du bâtiment de la Reitoria, suivie de la cérémonie d’investiture avec l’éloge de l’honorée par la marraine, la professeure associée de la Faculté des Sciences Sociales et Humaines de l’UAc Ana Cristina Gil.
Lídia Jorge a fait ses débuts en 1980 avec le roman « O Dia dos Prodígios ».
Elle est également l’auteure des romans « O Cais das Merendas » (1982), « Notícia da Cidade Silvestre » (1984), « A Última Dona » (1992), « O Jardim Sem Limites » (1995), « O Vale da Paixão » (1998), « O Vento Assobiando nas Gruas » (2002), « Combateremos a Sombra » (2007), « A Noite das Mulheres Cantoras » (2011), « Os Memoráveis » (2014) et « Estuário – 2018 ».
Elle a déjà été distinguée par le Prix Tributo de Consagração Fundação Inês de Castro (2019/2020), le Grand Prix de Littérature dst (2019), le Prix Vergílio Ferreira (2015), de l’Université d’Évora, le Prix Luso-Espagnol de Culture (2014), le Prix International de Littérature de la Fondation Günter Grass (2006), le Grand Prix de Roman de l’Association Portugaise des Écrivains, le Prix Correntes d’Escritas (2002), le Prix Jean Monet de Littérature Européenne (2000) et le Prix D. Diniz de la Casa de Mateus (1998), entre autres distinctions.