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L’écotaxe sur les croisiéristes des Açores ne protégera pas l’environnement – CLIA

La Cruise Lines International Association, la plus grande association professionnelle de l’industrie de la croisière au monde, considère que l’écotaxe de trois euros par passager sur les navires de croisière adoptée aux Açores est « une triple imposition » qui « n’aura aucun impact sur la protection de l’environnement ».

Dans un communiqué, la Cruise Lines International Association (CLIA) rappelle que, dans l’Union européenne, la tarification des émissions de carbone et l’imposition du principe du pollueur-payeur s’appliqueront à tous les opérateurs maritimes, y compris les navires de croisière, à partir de 2024.

C’est pourquoi elle estime que l’écotaxe adoptée aux Açores – trois euros par passager de navire de croisière à partir de janvier 2025, pour promouvoir la « durabilité de la destination » – est « une triple imposition » qui « mettra en péril la compétitivité » de l’archipel et « compromettra la croissance soutenue du tourisme de croisière » dans la région, où il « bénéficie directement et indirectement aux communautés locales ».

L’archipel des Açores « est une destination précieuse pour l’industrie internationale des croisières », souligne le directeur des affaires gouvernementales et européennes de la CLIA, Nikos Mertzanidis, cité dans le communiqué.

Les ports des Açores sont parmi les plus importants pour les traversées de l’Atlantique, ayant enregistré « plus de 125.000 passagers et 200 escales de navires de croisière » en 2022.

Selon les chiffres de l’association pour 2021, le tourisme de croisière au Portugal aura généré un revenu total de 487 millions d’euros. Aujourd’hui, il emploie directement 7 900 personnes.

L’écotaxe açorienne sera de trois euros par « passager débarquant d’un navire de croisière faisant escale dans les terminaux » de l’archipel.

« Il est urgent de créer et d’appliquer une taxe environnementale pour atténuer les impacts négatifs produits par les visiteurs maritimes extérieurs à la région, en contribuant au développement et à la durabilité de la destination », peut-on lire dans le décret législatif régional, publié le 16 août.

La création de l’écotaxe est le résultat d’une initiative du PAN, approuvée le 14 juillet par le Parlement régional, avec le PSD, le CDS-PP, le BE, le PPM, le PAN et le député indépendant qui ont voté pour, IL qui a voté contre et Chega qui s’est abstenu.

Nikos Mertzanidis a qualifié la décision de l’assemblée régionale des Açores de « malheureuse », soulignant que la croissance soutenue du secteur « dépend dans une large mesure du maintien de conditions concurrentielles pour les opérations de tourisme de croisière ».

La taxe adoptée aux Açores, ajoute-t-il, « ne réduira pas les émissions – ce sont les travaux pratiques et les investissements réalisés par l’industrie des croisières qui réduiront les émissions ».

Le secteur, a-t-il dit, « investit plus de 45 milliards d’euros entre 2022 et 2028 dans de nouveaux navires aux performances environnementales améliorées et vise à ce que l’ensemble du secteur des croisières dans le monde ait des émissions nettes de carbone nulles d’ici 2050 ».

Dans le cas particulier des Açores, l’association indique que « ces deux dernières années, près de la moitié des navires de croisière qui ont visité » l’archipel étaient des navires d’expédition, qui « respectent scrupuleusement la législation stricte visant à protéger les régions polaires et les réserves naturelles ».