Dans une coproduction entre la compagnie résidente de Caldas da Rainha et le Teatro das Beiras de Covilhã, le Teatro da Rainha a réservé les deux premières représentations de la pièce pour les paroisses de Nadadouro (le 3) et Carvalhal Benfeito (le 4).
Ensuite, entre les 15 et 21, la pièce de Peter Weiss sera présentée en ville, dans les ruines de l’ancienne Casa da Cultura, au Parc D. Carlos I.
« Noite dos Visitantes » marque le retour du metteur en scène Fernando Mora Ramos à un texte qu’il avait interprété en 1978, au Centre Culturel d’Évora, alors dirigé par Mário Barradas, auteur de la traduction que le Teatro da Rainha reprend maintenant.
La pièce « a été le premier pas de Peter Weiss vers la réhabilitation d’un théâtre populaire, se rapprochant de formes artistiques telles que le théâtre de marionnettes, le Grand Guignol ou le Kabuki japonais », a divulgué le Teatro da Rainha dans un texte sur le spectacle pour tous les âges.
« Il s’agit d’une parabole en vers populaires, rimés, avec une forte dimension caricaturale, ‘clownesque’, où le ludique se marie au rigueur dans la recherche d’une esthétique antinaturaliste », peut-on lire dans le même texte.
Sur scène, les acteurs incarnent Gaspar Rosa Rosinha, qui envahit la maison d’une famille paysanne. Frederico, le père de famille, invente l’histoire d’une arche abandonnée et enterrée avec de l’or pour distraire et dissuader l’envahisseur. Gaspar Rosinha le charge de chercher l’arche tandis que la femme et les enfants restent à la disposition « du terrifiant visiteur », suppliant en chœur : « Ne nous tuez pas, par pitié ».
Entre-temps, la maison est envahie par un autre voleur et, lorsque le père revient avec l’arche supposément pleine d’or, « une grande bataille entre les voleurs éclate, résultant en une énorme mortalité », peut-on lire dans le synopsis. Deux enfants échappent, qui, lorsqu’ils ouvrent enfin l’arche, « découvrent le peu qui leur reste pour reconstruire l’avenir ».
Cité dans un communiqué de presse envoyé aux rédactions, Mora Ramos considère qu’il s’agit « d’une pièce sur la cupidité, la violence impériale, le droit de mort sur autrui, que celui qui a des armes peut imposer, le harcèlement sexuel, le droit du plus fort à ce qu’il veut, la torture, la menace, la terreur, mais aussi sur la ruse, l’astuce, le simulacre adéquat à la résistance en situation, le mensonge bien ourdi pour tromper et être efficace pour des raisons évidentes, c’est-à-dire, les armes que les plus faibles peuvent deviner et utiliser dans un contexte de lutte pour la survie. »
Auteur d’un théâtre politisé et documentaire, Peter Weiss (1916-1982) réalise dans cette pièce « une allégorie de l’expropriation impérialiste », qui, pour la compagnie de Caldas da Rainha, prend une nouvelle actualité à une époque où l’on assiste « à tout type d’invasions et d’occupations ».
La proposition est ainsi d’assister à une pièce de théâtre « imminemment physique, assez amusant, qui dans la mise en scène de Fernando Mora Ramos acquiert également une composante musicale et rythmée avec des soulignements très expressifs. »
« A Noite dos Visitantes » compte sur les interprétations de Fábio Costa, Hâmbar de Sousa et Tiago Moreira (Teatro da Rainha), Benedita Mendes, Miguel Brás et Sónia Botelho (Teatro das Beiras).
La production comprend également un dispositif scénique de Fernando Mora Ramos, éclairage de William Alves, création sonore de Tiago Moreira, costumes de Rafaela Ciríaco da Graça, opération de son et exécution d’instruments de musique de João Nuno Henriques.
À l’occasion des 40 ans de la compagnie, le Teatro da Rainha inaugurera également, le 5, au Ciel de Verre, une exposition avec des photographies, affiches, bandes sonores, dessins de scénographie et costumes, des cinq premières années d’activité et des productions mises en scène au Parc D. Carlos I, Largo Rainha D. Leonor et dans le parvis de l’Église de Nossa Senhora do Pópulo.