Le syndicat dénonce: « TAP sabote la grève en cours chez Menzies ».

Le syndicat dénonce: "TAP sabote la grève en cours chez Menzies".
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Portugal France

« Le SIMA dénonce publiquement ce que nous savions déjà, mais qui est aujourd’hui documenté : la TAP sabote la grève en cours à Menzies/SPdH. Et elle le fait en dehors de la loi, à la vue de tous et avec la complicité du gouvernement », déclare le syndicat dans un communiqué diffusé aujourd’hui.

Contactée par l’agence Lusa, une source officielle de la TAP a affirmé que l’entreprise « fait tout pour minimiser l’impact de cette grève sur ses passagers, mais – a-t-elle assuré – toujours dans le strict respect de la loi ».

Pour prouver la dénonciation faite, le syndicat annexe une notification interne de l’opération, émise ce matin, confirmant que « des techniciens de TAP – Maintenance remplacent les travailleurs grévistes, exécutant les ‘fonias de sortie’ (communications critiques entre piste et cockpit), qui relèvent de la SPdH/Menzies ».

« La TAP a l’habitude de se cacher derrière sa participation à hauteur de 49,9 % dans Menzies pour nier ses responsabilités. Mais aujourd’hui il est clair que lorsqu’il s’agit de briser une grève et d’écraser les travailleurs, la TAP va jusqu’à pénétrer dans les avions », affirme le syndicat.

Soulignant que le remplacement direct ou indirect des grévistes est « une violation flagrante de la loi sur la grève », le SIMA assure que « la TAP ne fait pas que collaborer », mais « opère sur le terrain en tant que substitut de l’entreprise de ‘handling' » et « commet donc une illégalité ».

Face à cette situation, le syndicat estime que l’administration de TAP, dirigée par Luís Rodrigues, « doit des explications au pays » et doit « assumer sa responsabilité directe dans la répression d’une grève légitime ».

De plus, il s’interroge sur « où est le gouvernement » portugais, qui, en tant qu' »actionnaire majoritaire de TAP et connaisseur de la situation du travail chez Menzies, ne peut faire semblant de ne pas avoir vu ».

« Cette participation de TAP aux tâches de ‘handling’ pendant la grève engage directement l’État. Passer sous silence cette dénonciation revient à accepter la destruction du droit de grève au Portugal », accuse le SIMA.

En dénonçant que la grève actuelle chez Menzies « a révélé ce qu’on voulait cacher : un schéma de répression du travail, où la TAP, Menzies et l’État agissent ensemble contre les travailleurs », le syndicat garantit qu' »il ne se taira pas ».

Les travailleurs de Menzies Aviation respectent aujourd’hui le troisième de quatre jours d’une grève convoquée par le SIMA et le Syndicat des Transports (ST), qui a débuté à 00h00 vendredi et se prolonge jusqu’à 24h00 lundi.

C’est la première de cinq grèves de quatre jours prévues pour les week-ends jusqu’au début septembre. En août, les périodes de grève sont prévues du 08 au 11, du 15 au 18, du 22 au 25 et du 29 août au 1er septembre.

Parmi les revendications des travailleurs figurent la fin des salaires de base inférieurs au salaire minimum national, le paiement des heures de nuit, de meilleures conditions salariales et le maintien de l’accès au parc de stationnement dans les mêmes conditions qu’auparavant.

Le Tribunal Arbitral a déterminé des services minimaux pour l’assistance à tous les vols liés à des situations critiques de sécurité, des vols d’urgence, militaires, d’État et des vols de TAP en ‘night-stop’ en échelle européenne, ainsi que les liaisons régulières entre Lisbonne et les Açores et Madère, et entre Porto et les archipels.