Le syndicat critique le « polygraphe gouvernemental » lors d’une réunion avec Leitão Amaro.

Le syndicat critique le "polygraphe gouvernemental" lors d'une réunion avec Leitão Amaro.

Dans un communiqué publié aujourd’hui, le SJ a fait état de la réunion qu’il a eue avec le ministre chargé des médias, indiquant qu’il a exprimé son mécontentement à l’égard du ‘Polígrafo gouvernemental’, qui non seulement utilise des fonds publics pour remplacer les journalistes, mais peut également soulever des questions éthiques et déontologiques, notamment concernant son auteur.

 

Le SJ a rappelé que le gouvernement dispose de « nombreux mécanismes et moyens pour faire parvenir ses versions aux citoyens, par l’intermédiaire de médiateurs certifiés, les journalistes, idéalement lors de conférences de presse ou par le biais des moyens légaux et réglementaires à sa disposition ».

Selon le syndicat, « le ministre a exprimé son désaccord », la structure insistant sur le fait qu’avec ce polígrafo, « le gouvernement cherche à se substituer aux journalistes, qui sont les seuls vérificateurs de faits – légalement et déontologiquement habilités à cet effet -, contribuant ainsi à centrer davantage la discussion des sujets publics sur les réseaux sociaux, reléguant les médias au second plan et, par conséquent, affaiblissant la démocratie ».

Le SJ a également signalé « une formulation peu claire concernant la source, qui pourrait être associée à des éventuelles lacunes des journalistes », rappelant que pour ces dernières « des mécanismes légaux sont à la disposition de chaque citoyen », ainsi que l’expression « faites confiance uniquement aux informations officielles », qui pourrait, selon eux, non seulement « être interprétée comme une critique du journalisme », mais aussi contribuer à « une idée de propagande gouvernementale déguisée en information vérifiée et examinée ».

Le ministre a affirmé que le gouvernement maintient « une stratégie visant à soutenir la durabilité des médias et a assuré que le Plan d’Action pour la Communication Sociale (PACS) », lancé par le gouvernement précédent, est actif, garantissant que plusieurs mesures sont en cours d’implémentation.

Le SJ a déclaré que le PACS « n’atteint pas le niveau souhaité et nécessaire », notamment en ce qui concerne le soutien aux journalistes, assurant que le programme doit être amélioré et s’engageant à « envoyer à nouveau des propositions en ce sens ».

Le syndicat estime également, en réponse à une inquiétude concernant l’impact limité du programme d’abonnements pour les jeunes de 15 à 18 ans, qu’il est important qu’il continue, assurant qu' »il s’agit de l’une des rares mesures du Plan effectivement mises en œuvre » et appelant à une campagne nationale de promotion de cette mesure.

« Nous avons rappelé au ministre qu’une autre mesure, le subventionnement à 50% de l’achat de journaux et de magazines, n’a pas été lancée, et nous pensons qu’il est urgent d’avancer, cela pourrait même être un complément à celui des jeunes », a-t-il souligné.

Le SJ a également souligné que « le service public est fondamental pour le pays et doit être vu et compris comme un garant de la qualité journalistique », réaffirmant la nécessité d’avoir « un service d’agence, Lusa, et de radio et télévision, RTP, qui soit financièrement sûr et stable, et il incombe au gouvernement de garantir ces conditions ».

Dans le cas de la télévision publique, le syndicat a réitéré « qu’il est difficile de faire plus et mieux en journalisme sans renforcement financier, qui pourrait passer par une mise à jour de la contribution audiovisuelle (CAV), qui est la plus basse d’Europe », soulignant que, « sans ce renforcement, on ne peut accepter la fin de la publicité sur RTP ».

Cependant, le ministre « a catégoriquement refusé l’augmentation de la CAV et a rappelé que la réduction progressive de la publicité fait partie du plan stratégique, bien qu’il ait signalé que, pour l’instant, la publicité se maintiendra ». Cependant, il a reconnu « l’importance stratégique de RTP », a souligné le SJ.

Le ministre a également précisé que le Code pour la Communication Sociale « devra faire l’objet d’une consultation publique d’ici la fin de 2025 », le syndicat indiquant qu’il « sera attentif et actif dans cette participation publique » et convenant qu' »il y a un besoin d’affiner certaines législations pour les adapter à notre époque, notamment en matière de numérisation et de journalisme en ligne, et de mettre à jour la législation comme celle de la CCPJ [Commission de la Carte Professionnelle de Journaliste], afin de garantir qu’un organe qui régule l’activité des journalistes soit présidé par l’un de leurs pairs, coopté par les élus ou, à l’avenir, également élu ».

Le SJ a également exprimé au ministre son inquiétude concernant la situation de Trust in News (TiN).