Le syndicat alerte sur l’augmentation des plaintes pour harcèlement au travail au supérieur.

Le syndicat alerte sur l'augmentation des plaintes pour harcèlement au travail au supérieur.
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Portugal France

« Nous n’avons pas de chiffres précis, mais les plaintes de harcèlement moral ont augmenté », a déclaré à Lusa le coordinateur du Groupe de Travail sur le Harcèlement Moral dans les Institutions d’Enseignement Supérieur, Álvaro Borralho.

 

Selon ce responsable du SNESup, le syndicat a reçu ces dernières années de plus en plus de demandes de soutien juridique de la part de professeurs et chercheurs victimes de harcèlement moral dans le contexte professionnel.

« Ce n’est pas quelque chose qui se produit sporadiquement. Très souvent, cela commence par de petites pressions qui s’intensifient avec le temps. Dans certains cas, cela débouche sur des procédures disciplinaires parfois consécutives », rapporte-t-il, ajoutant que dans la grande majorité des cas, les plaintes sont dirigées contre des supérieurs hiérarchiques.

Évoquant la lenteur avec laquelle les dossiers sont traités par les tribunaux administratifs, Álvaro Borralho estime qu’il existe une sorte de sentiment d’impunité et que les institutions se sentent « à l’aise », en raison du « pouvoir démesuré que le Régime Juridique des Institutions d’Enseignement Supérieur leur a conféré et qu’il n’aurait pas dû leur accorder ».

« Du fait de la lenteur de la justice administrative, tant qu’il n’y a pas eu de jugement définitif, on continue à exercer des pressions sur des collègues dans diverses institutions d’enseignement supérieur », se désole-t-il.

Selon le rapport de la Commission pour le Suivi de la Mise en Œuvre des Stratégies de Prévention de la Pratique du Harcèlement dans les Institutions d’Enseignement Supérieur, publié en décembre, la majorité des établissements ont déjà adopté des codes de conduite et de bonnes pratiques pour prévenir le harcèlement, mais peu mettent à disposition des canaux de signalement spécifiques.

Pour cette raison, le groupe de travail a créé un canal de signalement, disponible sur le site Internet du SNESup, pour les cas de harcèlement moral qui, selon le coordinateur, ont une expression beaucoup plus significative comparée au harcèlement sexuel, malgré les récents cas médiatiques, comme celui impliquant le Centre d’Études Sociales (CES) de l’Université de Coimbra et le sociologue Boaventura de Sousa Santos.

L’objectif est de faciliter les signalements, qui peuvent être effectués de manière anonyme, et d’accéder au soutien du syndicat, mais le groupe de travail souhaite également réaliser une étude, basée sur les données recueillies, pour mieux comprendre la réalité.

« Nous ne voulons pas nous substituer au pouvoir politique, qui est celui qui doit prendre des décisions. Nous voulons être une plateforme d’action et de connaissance sur le sujet. Et aussi de pression, pour que la législation change et soit plus sévère envers ceux qui commettent certains crimes », a-t-il ajouté.

Outre le canal de signalement, l’équipe – composée de 13 enseignants de différentes disciplines – souhaite lancer un manuel de conseil aux victimes et une campagne de sensibilisation.