À partir de septembre, tous les enseignants affectés dans des écoles à plus de 70 kilomètres de leur domicile bénéficieront d’une aide au déplacement, mais ceux placés dans les zones où il manque le plus de professeurs recevront un montant supérieur.
L’introduction d’une majoration est la principale nouveauté dans la proposition présentée aujourd’hui par le gouvernement aux syndicats d’enseignants concernant le soutien attribué aux enseignants déplacés.
La semaine dernière, le Premier ministre, Luís Montenegro, avait déjà annoncé l’élargissement, dès le début de l’année scolaire, de cette aide à tous les enseignants placés dans des écoles à plus de 70 kilomètres de leur résidence fiscale.
La mesure anticipe l’entrée en vigueur d’un régime de compensation approuvé en mars à l’Assemblée de la République, avec les votes contre du PSD et du CDS-PP, qui modifiait le régime créé par le gouvernement en septembre dernier et qui était destiné uniquement aux enseignants placés dans une école considérée comme manquant de professeurs.
L’élargissement de l’aide, cependant, ne prévoyait qu’une entrée en vigueur avec le budget de l’État pour 2026, c’est-à-dire à partir de janvier.
Interrogé sur ce qui a changé depuis mars pour que le gouvernement ait décidé maintenant d’anticiper l’entrée en vigueur d’un décret que les partis composant l’exécutif avaient rejeté, le ministre de l’Éducation, de la Science et de l’Innovation a déclaré que rien n’a changé et que, d’ailleurs, le PSD et le CDS-PP « ont bien voté à cette époque ».
« Rien n’a absolument changé. Ce que nous avions dit est que nous allions élargir la mesure, mais que nous allions étudier les effets et que la mesure devait toujours être dirigée vers les territoires où il est le plus difficile d’attirer des enseignants », a défendu Fernando Alexandre.
Selon le responsable gouvernemental, ce soutien « a toujours été envisagé comme une récompense, une incitation à déplacer les enseignants vers les écoles les plus désavantagées ».
Pour la majorité des enseignants bénéficiaires, les montants restent inchangés : 150 euros pour ceux se trouvant entre 70 et 200 kilomètres de chez eux, 300 euros pour les enseignants situés entre 200 et 300 kilomètres et 450 euros pour ceux qui enseignent à plus de 300 kilomètres de leur domicile.
Cependant, contrairement à ce que prévoyait le décret approuvé par le parlement en mars, le gouvernement introduit maintenant une majoration pour les enseignants enseignant dans des écoles situées dans les zones géographiques de cadres de zone pédagogique considérés comme déficitaires.
Dans ces cas, les enseignants recevront entre 15 et 50 euros de plus, selon la distance : 165 euros mensuels s’ils se trouvent à moins de 200 kilomètres, 335 euros entre 200 et 300 kilomètres et 500 euros si la distance dépasse 300 kilomètres.
Selon le ministère, l’année scolaire passée, 2 807 enseignants affectés dans les 234 écoles en manque de professeurs ont bénéficié de l’aide au déplacement.
À partir de septembre, les autorités estiment que plus de huit mille enseignants en bénéficieront, pour un investissement d’environ 25 millions d’euros par an.
La majoration profitera non seulement aux enseignants placés dans des écoles manquantes (où, au cours des deux dernières années scolaires, il y a eu des élèves sans cours pendant au moins 60 jours consécutifs) mais dans toutes les écoles situées dans les zones géographiques de cadres de zone pédagogique considérés comme déficitaires, que le ministère n’a pas encore identifiés.