Le sentiment d’insécurité est « aussi ou plus important » que les statistiques.

Le sentiment d'insécurité est "aussi ou plus important" que les statistiques.
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Portugal France

Un rapport publié aujourd’hui révèle que les mentions de crimes en première page des journaux ont augmenté, en moyenne, d’environ 130 % ces 25 dernières années, tandis que sur la même période, la criminalité signalée a diminué de 1,3 %.

L’observatoire a jugé que le Rapport Annuel de Sécurité Interne (RASI) « n’est pas suffisant pour caractériser l’insécurité (objective et subjective) car il ne se limite pas au crime signalé » et que « l’action de la justice joue également un rôle crucial dans la perception de l’insécurité par les citoyens en général ».

Il a ainsi défendu que « les facteurs contribuant aux sentiments d’insécurité ne doivent pas être minimisés car, en réalité, ils sont aussi importants, sinon plus, que les statistiques de la criminalité signalée ».

Le rapport propose « quelques contributions pour atténuer le paradoxe entre la perception de l’insécurité et sa relation avec la criminalité », notamment « prévoir, au niveau législatif (Loi de Sécurité Interne), la réalisation périodique d’enquêtes de victimisation pour permettre une meilleure quantification des phénomènes criminels et des incivilités » et « créer des stratégies de communication, au niveau des forces et services de sécurité et des magistratures, qui permettent une information claire et objective ».

L’Observatoire de la Sécurité et de la Défense de la SEDES suggère également que le RASI inclue désormais des données comparatives sur la criminalité sur une période d’au moins 10 ans et une meilleure coordination entre la pratique judiciaire et le travail des forces et services de sécurité.

« Avec ces contributions, la SEDES vise à aligner la perception publique de l’insécurité avec la réalité criminelle, afin d’améliorer la confiance dans les institutions et de développer de meilleures politiques publiques, car seuls le progrès et le développement sont possibles dans un cadre de sécurité des citoyens », précise le document.

L’observatoire a analysé les couvertures des journaux Correio da Manhã, Diário de Notícias, Expresso et Sol, pour évaluer la variation du nombre d’articles en première page relatifs aux crimes commis, ainsi que la reprise du thème dans les éditions suivantes.

« Les résultats obtenus permettent de conclure que les mentions de crimes en première page ont augmenté, en moyenne, d’environ 130 %, soit plus que doublé au cours des 25 dernières années », conclut-il.

L’observatoire a également constaté que, tandis que dans la période entre 2000 et 2005, un crime de profil élevé typique recevait une couverture en première page durant environ 2,5 semaines, avec une moyenne de six mentions, entre 2021 et 2024, la durée moyenne de la couverture est passée à 4,5 semaines, avec une moyenne de 12 mentions.