Le Sénat brésilien progresse avec l’approbation de la restructuration de la dette du Mozambique.

Le Sénat brésilien progresse avec l'approbation de la restructuration de la dette du Mozambique.

Il s’agit d’une proposition de la Présidence de la République, de 2024, présentée en régime d’urgence par le sénateur Fernando Farias et qui sera convertie en projet de résolution, selon des informations du Sénat.

 

La décision intervient après la visite du Président du Brésil au Mozambique, les 23 et 24 novembre, au cours de laquelle Lula da Silva a promis de relancer les relations avec le pays africain, notamment dans le domaine économique, en signant à Maputo neuf instruments juridiques dans divers secteurs.

Selon le projet approuvé au Sénat, la première tranche, de 6,7 millions de dollars (5,8 millions d’euros), devra être payée par le Mozambique 60 jours après la signature de l’accord, suivie de 10 tranches semestrielles pour le montant restant, avec un taux d’intérêt annuel de 3,6 %. « Si le paiement n’est pas effectué dans les délais, les intérêts de retard seront de 1 % au-dessus du taux d’intérêt », précise-t-on.

Elle ajoute que la dette du Mozambique envers le Brésil se compose de montants impayés issus de deux opérations, la première étant des « crédits restants du Contrat de Restructuration de la Dette signé par le Brésil et le Mozambique en 2004 ».

« En raison de la crise économique causée par la pandémie de covid-19, plusieurs pays, dans le cadre d’un accord multilatéral, ont suspendu le remboursement des dettes. Pour le Mozambique, la demande de suspension a été présentée en 2020 », lit-on dans la même information, ajoutant que la deuxième opération concerne le financement de la construction de l’aéroport international de Nacala, dans la province de Nampula.

Ces contrats ont été garantis par le Gouvernement mozambicain, le pays africain ayant cessé de rembourser le financement à la Banque nationale de développement économique et social (BNDES) en 2017. Les montants dus ont été « indemnisés » au BNDES par le Gouvernement brésilien, « qui est aujourd’hui le créancier de la dette du Mozambique ».

Le Président du Brésil a déclaré le 24 novembre, à Maputo, que le pays était « de retour » en Afrique, affirmant la reprise des investissements au Mozambique, dans des secteurs tels que l’agriculture, la sécurité alimentaire, l’énergie ou les biocarburants.

« Je vois un énorme potentiel pour avancer ensemble dans l’énergie, les biocarburants, la santé, l’agriculture, la défense et la technologie. Le Brésil a tout pour contribuer à la sécurité alimentaire au Mozambique », a affirmé Lula da Silva, lors de la clôture du forum économique entre les deux pays, à Maputo.

Avec son homologue mozambicain, Daniel Chapo, le chef de l’État brésilien a assuré aux dizaines d’entrepreneurs des deux pays qui ont participé à cette rencontre que son gouvernement est « disponible avec tout » pour « reprendre le dialogue », reconnaissant l’éloignement de l’Afrique ces dernières années, en termes de politiques et de priorités publiques du pays.

En insistant sur le regret envers le manque d’investissement brésilien en Afrique, en allusion aux politiques du précédent gouvernement de Jair Bolsonaro, contrairement à ce qu’il dit avoir fait lors de ses deux premiers mandats, il a indiqué que les deux dernières années ont été consacrées à « récupérer » le pays.

« Deux ans à récupérer la BNDES [qui finance les exportations du Brésil], deux ans à récupérer l’économie de ce pays, deux ans à récupérer les ministères qui ont été fermés, deux ans à récupérer la crédibilité que le Brésil avait perdue », a-t-il souligné, s’adressant à son homologue mozambicain pour dire que le Brésil retourne en Afrique : « Et pour cette raison, mon cher compagnon, je suis de retour au Mozambique. Je suis de retour ».

Lula da Silva a également déploré le poids réduit du marché mozambicain, « bien trop petit pour une famille comme le Mozambique et le Brésil » et pour changer cette situation, il a dit compter avec la BNDES renouvelée : « Aucun pays ne peut exporter biens et services sans offrir des options de crédit. Et la BNDES doit recommencer à le faire et nous voulons que la BNDES recommence à le faire. Aujourd’hui la BNDES est totalement récupérée, c’est une banque rigoureuse. Je suis sûr que grâce à la BNDES, nous allons pouvoir réaliser de nombreuses choses ici ».