Le Royaume-Uni retire le financement d’un mégaprojet de gaz de TotalEnergies.

Le Royaume-Uni retire le financement d'un mégaprojet de gaz de TotalEnergies.

En question, un financement de 1,150 milliards de dollars (988 millions d’euros) par le Fonds de financement des exportations du Royaume-Uni (UKEF), confirmé en 2020 par le gouvernement britannique, un an avant les attaques terroristes à Palma qui ont conduit TotalEnergies à invoquer la « force majeure » – et à suspendre le projet, de 20 milliards de dollars (17,2 milliards d’euros), lever en octobre dernier.

 

« Dans la préparation à la reprise du projet, l’UKEF a reçu une proposition pour modifier les termes du financement initialement convenus (…). Après une analyse détaillée, le gouvernement du Royaume-Uni a décidé de mettre fin à la participation de l’UKEF au projet », a déclaré aujourd’hui, dans une déclaration au parlement, le secrétaire d’État aux Affaires, Commerce et Travail, Peter Kyle, ajoutant qu’après évaluation, l’exécutif considère que les « risques ont augmenté depuis 2020 ».

« Cet avis est basé sur une évaluation exhaustive du projet et des intérêts des contribuables britanniques, qui sont mieux servis en mettant fin à notre participation au projet à ce stade. Bien que ces décisions ne soient jamais faciles, le gouvernement estime que le financement britannique de ce projet ne contribuera pas aux intérêts de notre pays », a-t-il ajouté.

« L’UKEF remboursera le projet pour la prime payée, reflétant la fin de l’exposition au risque du département dans le projet », a déclaré Kyle.

Le président mozambicain, Daniel Chapo, a qualifié samedi de fausses les accusations de violation des droits de l’homme dans le mégaprojet de gaz de TotalEnergies.

« Lorsque les désinformations et la manipulation de l’opinion publique à l’échelle nationale et internationale ont commencé à apparaître sur le respect des droits de l’homme à Cabo Delgado, la première chose que nous avons faite a été d’envoyer la Commission nationale des droits de l’homme [CNDH] à Cabo Delgado, qui a fait un travail approfondi et extraordinaire dans toute la province (…), et n’ont pas constaté les problèmes que les journaux et certains qui se prétendent chercheurs au niveau international évoquent », a déclaré Chapo.

Il a assuré qu’il n’y a aucune preuve – dans l’enquête de cette institution – des accusations de violation des droits de l’homme, qui ont conduit une organisation européenne à déposer une plainte contre TotalEnergies pour « crimes de guerre ».

L’organisation juridique européenne ECCHR a déposé le 17 novembre, en France, une plainte accusant TotalEnergies de « complicité dans des crimes de guerre, torture et disparition forcée » de civils dans ce mégaprojet de gaz. Elle a alors accusé la multinationale « d’avoir financé directement et soutenu matériellement la Force-tâche conjointe, composée par les forces armées mozambicaines, qui, entre juillet et septembre 2021, aurait détenu, torturé et assassiné des dizaines de civils dans les installations de gaz de TotalEnergies ».

L’ECCHR a indiqué avoir soumis cette plainte au Parquet national antiterroriste (PNAT) français et que la « dénonciation se concentre sur ce qu’on appelle le ‘massacre des conteneurs’ dans les installations de l’entreprise », à Cabo Delgado, des allégations qui ont été initialement diffusées par le journal Politico, en septembre 2024.

Selon le rapport le plus récent, avec des données jusqu’au 23 novembre, de l’organisation de Localisation de Conflits Armés et Données d’Événements (ACLED, en sigle anglais), sur les 2 270 événements violents enregistrés depuis octobre 2017, lorsque l’insurrection armée a commencé à Cabo Delgado, un total de 2 107 impliquaient des éléments associés à l’État Islamique Mozambique (EIM), ayant provoqué 6 341 morts.

Le gouvernement mozambicain a donné 30 jours à TotalEnergies pour présenter le programme pour la reprise du mégaprojet de gaz, qui ne doit pas attendre, ajoute-t-il, les conclusions de l’audit exigé sur les coûts encourus pendant la période de ‘force majeure’.

Dans une résolution du 19 novembre, du Conseil des ministres, alors rapportée par la Lusa, il est défini que « la reprise et la mise en œuvre du projet », qui a été suspendu pendant quatre ans et demi en raison des attaques terroristes, « ne doivent pas être conditionnées à la conclusion et à la soumission du rapport d’audit » sur les coûts durant cette période.