Le réalisateur iranien Jafar Panahi condamné par contumace à un an de prison

Le réalisateur iranien Jafar Panahi condamné par contumace à un an de prison

La peine inclut également une interdiction de voyager pendant deux ans et d’adhérer à tout groupe politique ou social, a précisé l’avocat Mostafa Nili, qui fera appel de la décision.

Jafar Panahi se trouve actuellement hors d’Iran, ayant passé les dernières semaines en tournée internationale pour présenter son dernier film « Foi só um acidente », qui comprenait un passage par Lisbonne au début de novembre, au Cinema Ideal.

Jafar Panahi, l’une des voix les plus critiques du régime de Téhéran, a réussi à quitter l’Iran en mai dernier, pour la première fois en 15 ans, et a présenté « Foi só un acidente » au Festival de Cannes en France, où il a remporté la Palme d’or.

« Foi só um acidente » est un thriller moral qui examine le dilemme d’anciens détenus tentés de se venger de leur tortionnaire, dans une attaque directe contre l’arbitraire des forces de sécurité. Le film est également une réflexion sur la justice et la vengeance face à l’arbitraire.

Lors de son discours de remerciement pour le prix à Cannes, Jafar Panahi a lancé un appel à la liberté en Iran : « Je pense que c’est le moment de demander à tous les gens, à tous les Iraniens, avec toutes les opinions différentes, partout dans le monde, de mettre de côté (…) tous les problèmes, toutes les différences. Le plus important en ce moment, c’est notre pays et la liberté de notre pays ».

Jafar Panahi, 65 ans, est le seul réalisateur à avoir remporté le prix maximum dans les quatre plus importants festivals de cinéma du monde : la Palme d’or de Cannes avec « Foi Só um Acidente », l’Ours d’or du festival de Berlin 2015 avec « Taxi », le Lion d’or de Venise 2000 avec « Le Cercle » et le Léopard d’or de Locarno (Suisse) 1997 avec « Le Miroir ».

En juillet 2022, Jafar Panahi a été arrêté en Iran, car il s’était présenté au tribunal pour suivre l’arrestation d’un autre réalisateur iranien, Mohammad Rasoulof, dans le cadre de manifestations contre le gouvernement iranien.

Avec cette arrestation, les autorités ont réactivé une peine, de six ans de prison, qui avait été prononcée contre Panahi en 2010, à laquelle s’est ajoutée une interdiction de sortie du pays pour une période de 20 ans, pour « propagande contre le régime ».

Bien que, quelques mois plus tard, la Cour suprême d’Iran ait annulé cette peine et ordonné un nouveau procès, Jafar Panahi est resté détenu et n’a été libéré que lorsqu’il a entamé une grève de la faim et versé une caution.

En mai dernier, à l’occasion de sa présence à Cannes, Panahi a été catégorique dans une interview à l’AFP : « Je suis vivant tant que je fais des films ».