Le Parti socialiste (PS), au pouvoir depuis 2015, a sa part de responsabilité dans le manque de construction et d’offre de logements publics, reconnaît le ministre du Logement.
« Nous n’avons jamais dit le contraire (…) Nous avons un retard de plusieurs décennies. Lorsque l’on parle d’un retard de plusieurs décennies, nous devrions tous être tenus responsables de ce que nous n’avons pas fait au fil du temps », souligne Marina Gonçalves, dans une interview accordée à l’agence de presse Lusa.
Le programme spécial de relogement – créé il y a 30 ans pour éradiquer les cabanes dans les régions de Lisbonne et de Porto – était « très important », mais « c’était un programme temporaire, parce qu’il répondait à un besoin spécifique, pour deux zones métropolitaines, et non pour l’ensemble du pays, et il n’avait pas cette vision de considérer le logement comme un pilier de l’État social », souligne le ministre.
Il est désormais nécessaire, selon lui, de « considérer le logement de la même manière que l’éducation et la santé » et de construire « une politique universelle », tout en soulignant qu’il s’agit d’un « travail qui prend également du temps à se matérialiser structurellement dans la société ».
Le parc de logements publics du Portugal est l’un des plus faibles d’Europe, avec un taux de 2 %, alors que la moyenne européenne est de 12 %, et que des pays comme la Hollande atteignent des taux de 20 % et 30 %.
Lorsque Marina Gonçalves était secrétaire d’État (et Pedro Nuno Santos ministre de l’infrastructure et du logement), le gouvernement a annoncé l’objectif d’augmenter le parc de logements publics de 2 % à 5 % au cours des prochaines années.
Garantissant que le logement « est la grande priorité », l’actuel ministre souligne que construire ou réhabiliter ne se fait pas « du jour au lendemain » et « prend du temps, d’où la nécessité de réponses à court terme ».
Approuvé par le Conseil des ministres le 30 mars, le programme « Plus de logements » comprend des mesures telles que la location forcée de logements vacants, la suspension des nouvelles licences de logement local et la fin des visas « or ».
Les diplômes relatifs à l’aide au loyer et à la bonification des intérêts dans le crédit au logement, que le gouvernement a pu adopter sans discussion parlementaire préalable, sont déjà en vigueur.
Présenté le 16 février, le programme s’articule autour de cinq axes : augmenter l’offre de biens immobiliers à des fins de logement, simplifier les procédures d’octroi de licences, augmenter le nombre de logements sur le marché locatif, lutter contre la spéculation immobilière et soutenir les familles.