Le projet, sous la direction d’Ana Baliza et Ricardo Nicolau, « est un système cybernétique qui réagit en temps réel à l’activité sismique planétaire, la convertissant en image et en son », indique la DGArtes dans un communiqué diffusé aujourd’hui.
La DGArtes, en décrivant l’œuvre d’Alexandre Estrela, affirme qu’elle « revisite des anomalies naturelles et des êtres qui anticipent des instabilités géologiques, comme le poisson-chat Namazu dans le mythe japonais, et établit un parallèle entre la faille ouverte par le tremblement de terre de 1755 dans la pensée occidentale — renforçant la science au détriment de la religion — et l’érosion contemporaine de la confiance dans la science face à la croyance aveugle en la technologie, qui ouvre la voie à de nouveaux mythes obscurantistes ».
L’installation « RedSkyFAlls » transformera le pavillon du Portugal « en une machine résonante pour les convulsions tectoniques, synchronisée avec des événements géophysiques distants, positionnant le visiteur dans une écologie globale », explique la DGArtes.
Pour Venise, l’œuvre « sera réactivée grâce à des données obtenues de sources similaires européennes, gagnant une nouvelle fonction en tant que moteur des pièces-satellites dispersées dans l’espace d’exposition ».
Outre le projet d’Alexandre Estrela, des projets du Portugais Pedro Barateiro et du Greco-Britannique Mikhail Karikis, basé à Lisbonne, étaient en compétition pour la représentation du Portugal à la Biennale d’art de Venise.
Le montant disponible pour la participation à Venise est de 425 000 euros.
Les trois projets ont été sélectionnés, lors d’un appel à manifestation d’intérêt, par un groupe de travail composé d’Andreia Magalhães, Joaquim Moreno, José Bragança de Miranda et Nuno Faria, le même groupe ayant décidé du vainqueur.
L’année dernière, le Ministère de la Culture, alors dirigé par Dalila Rodrigues, a annoncé que la présentation de candidatures pour représenter le Portugal à la Biennale de Venise ne se ferait plus par invitation mais selon un modèle ouvert à tous les intéressés à partir de 2025.
En plus du changement du modèle de sélection de la représentation, « afin de garantir une participation large », le ministère avait également annoncé à l’époque, dans un communiqué, un nouveau lieu pour le Pavillon du Portugal, qui quittait le Palazzo Franchetti, sur le Grand Canal de Venise, suite à l’expiration du contrat de location, pour retourner au Fondaco Marcello, près du Grand Canal.
La prochaine Biennale d’art de Venise — qui se déroulera sous le thème « In Minor Keys » (« En Tons Mineurs », en traduction libre), conçue par la commissaire Koyo Kouoh, décédée en mai de cette année — présentera une vision transformatrice de l’art dans un « chuchotement poétique » de résistance, d’introspection et de joie face à des temps d’épuisement mondial, selon l’organisation de l’événement en Italie.
L’exposition se tiendra du 9 mai au 22 novembre 2026, avec une pré-inauguration les 7 et 8 mai, aux Jardins, à l’Arsenal et dans d’autres lieux du centre de Venise.