Dans un communiqué émis le même jour où le gouvernement dirigé par Luís Montenegro a présenté son programme pour gouverner le pays, l’intersyndicale affirme que le document « non seulement ne répond pas aux principaux problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs, les retraités, les populations et le pays, mais accentue également une politique qui aggrave l’exploitation, génère les inégalités, la dépendance du pays et ne garantit pas le développement ainsi que la cohésion sociale et territoriale ».
Selon la CGTP-IN, dans ce Programme de Gouvernement, « le grand capital et les groupes économiques sont à nouveau placés comme question centrale de la politique à suivre, au détriment de l’amélioration des conditions de vie et des droits des travailleurs et des retraités ».
Quant aux modifications de la législation du travail, « sous l’égide de la ‘simplification et de la dé-bureaucratisation’, » elles visent « à contraindre encore plus l’exercice du droit constitutionnel de grève et à répondre aux initiatives patronales qui cherchent à augmenter l’exploitation et une plus grande individualisation et fragilisation des travailleurs dans les relations de travail. »
Dans un contexte où « de plus en plus de travailleurs sont confrontés à la dérégulation de leurs horaires de travail et à l’augmentation de la durée des journées de travail », le Gouvernement PSDCDS prétend « équilibrer la protection des travailleurs avec une plus grande flexibilité des régimes de travail, notamment en matière de temps de travail, de droit aux vacances, de banques d’heures », défend l’intersyndicale dans la note.
De plus, il entend « perpétuer la politique de bas salaires » avec la création d’une « subvention au travail » qui « a le potentiel de remplacer la responsabilité des employeurs et qui est projetée jusqu’en 2029 », ajoute-t-il.
Concernant la « réforme de l’État », la CGTP-IN considère que celle-ci insiste « sur la logique à l’origine des problèmes auxquels fait face aujourd’hui l’administration publique et néglige des décennies de dévaluation salariale et de destruction de carrières qu’il est urgent d’inverser pour fixer et attirer les travailleurs dont, dans tous les domaines, l’État a besoin pour remplir ses fonctions ».
Dans le domaine de la santé, le Gouvernement « s’engage à poursuivre sa ligne privatisatrice », construisant une politique dont l’objectif central est de répondre aux intérêts privés installés dans ce domaine, au lieu d’une réponse ancrée dans le SNS et dans son renforcement nécessaire », souligne la CGTP.
Et « dans la même ligne de privilège du commerce se trouvent les mesures définies pour le logement, où il manque toujours un engagement solide dans le logement public et le contrôle des prix des loyers ».
La CGTP-IN alerte également sur ce qu’elle considère comme « l’attaque contre la sécurité sociale publique », dissimulée dans le Programme, mais qui à son avis est « en développement comme le montre le groupe de travail créé par le précédent exécutif, qui n’a jamais cessé ses fonctions ».
Au niveau de la fiscalité, ressort pour la CGTP « l’intention d’exonérer encore plus les revenus du capital, avec la baisse du taux d’IRC et l’élimination progressive de la surtaxe d’État » et de continuer « à surcharger ceux qui travaillent et ont travaillé, notamment par le biais des impôts indirects ».
Ainsi, le programme compte sur « le rejet des travailleurs et réclame une forte organisation, unité et lutte pour faire face aux attaques, défendre les droits, assurer l’amélioration des conditions de vie et de travail », souligne le communiqué.
Le programme du XXV Gouvernement Constitutionnel a été remis samedi à l’Assemblée de la République, le ministre des Affaires Parlementaires affirmant qu’il s’agit d’un document « pour quatre ans » et qui vise « à véritablement transformer le pays ».
Le programme du deuxième exécutif dirigé par Luís Montenegro avait été approuvé en Conseil des ministres jeudi et comprend dix axes prioritaires.