La création de la spécialité de Médecine d’Urgence et d’Émergence, approuvée par l’Assemblée des Représentants de l’Ordre des Médecins (OM) en septembre de l’année dernière, est une mesure prioritaire du Plan d’Urgence et de Transformation de la Santé et entre en vigueur mardi.
Initialement rejetée en 2022, la proposition a été validée lors de la réunion de l’organe délibératif de l’OM qui a la compétence de décider de la création ou de l’extinction de spécialités et de créer des sous-spécialités.
La mesure du gouvernement s’inscrit dans les « orientations internationales et européennes qui reconnaissent ce domaine comme une spécialité médicale autonome », centrée sur le patient aigu et soutenue par des principes d’intervention rapide et techniquement qualifiée.
« La formation médicale en Médecine d’Urgence et d’Émergence représente ainsi un axe stratégique pour la robustesse et la résilience du SNS [Service National de Santé], assurant l’existence de médecins dotés de compétences spécifiques dans l’approche, le triage, la stabilisation et l’orientation des patients urgents et émergents, tant dans le contexte pré-hospitalier qu’hospitalier », selon l’ordonnance.
Le programme couvre les phases pré-hospitalière et intra-hospitalière, incluant réanimation, diagnostic et traitement, et sera appliqué dans le cadre du stage médical, sous proposition de l’Ordre des Médecins et après consultation du Conseil National du Stage Médical.
Selon l’ordonnance, l’approbation de cette formation spécifique permet la formation de médecins en médecine d’urgence et d’émergence et renforce la réponse assistancielle, en promouvant des soins plus efficaces, sûrs et équitables dans tout le SNS.
Le plan de formation couvre 22 domaines cliniques, tels que l’arrêt cardiopulmonaire, les traumatismes, les infections graves, les intoxications, la psychiatrie, l’obstétrique et l’exposition à des facteurs externes.
La formation prévoit également un plan de cinq ans, avec un cours initial, des stages encadrés et des activités assistancielles en milieu d’urgence, incluant un cours théorique-pratique au premier mois, sous la responsabilité du service d’affectation et avec le soutien technique du Collège de la Spécialité de l’OM.
D’une durée de 60 mois, le stage médical comprend une formation générale initiale de 12 mois, suivie d’une formation spécifique.
Après le cours et le stage en médecine interne, les autres stages peuvent être organisés selon la logistique des services récepteurs.
Tous les stages obligatoires se déroulent en milieu d’urgence diurne, pouvant inclure un horaire nocturne si la charge de cas nécessaire est assurée.
Dans les stages de médecine interne, intensive, anesthésie et soins intensifs pédiatriques, les médecins internes effectuent 12 heures hebdomadaires d’urgence. Dans les autres, huit heures hebdomadaires d’activité assistancielle sont attribuées au service d’affectation.
Chaque stage aura un responsable désigné par la Direction du Stage Médical, et les internes bénéficieront d’un conseiller de formation tout au long de leur parcours. L’exercice clinique sera toujours encadré, couvrant tous les domaines du service d’urgence.
Certains stages peuvent être reconnus par équivalence, et le stage en salle d’urgence sera toujours encadré par des spécialistes.
Au cours des cinq années de stage, les médecins doivent accomplir au moins 85% des actes cliniques minimaux définis. L’évaluation finale inclut des épreuves théoriques, pratiques et curriculaires, cette dernière étant pondérée à 45% sur la base de l’évaluation continue des stages.
En août, la nouvelle spécialité de Médecine d’Urgence et d’Émergence comptait 421 candidats approuvés, sur un total d’environ 1 200 candidatures validées.
L’OM a commencé ce mois-là à visiter les hôpitaux intéressés par l’accueil des internes, pour évaluer s’ils réunissaient les conditions nécessaires à l’octroi de l’aptitude formative.
