« Le Portugal sera toujours un soutien de la société civile, tout en lui laissant travailler en toute autonomie, c’est-à-dire qu’il n’est pas de notre ressort de guider l’action des ONG », a déclaré Paulo Rangel à la Maison des Droits, devant les dirigeants de ces organisations qui forment une plateforme de défense des droits de l’Homme, qu’il a qualifiées de « héros et héroïnes ».
Dans un « pays en développement, mais qui a tant de besoins, embrasser ces luttes est un acte de courage, car ce sont des luttes qui, comme vous le disiez, et à juste titre, ne sont jamais terminées », a-t-il souligné, lors du premier jour de sa visite à Bissau.
Le responsable portugais a considéré « très important » le travail, soutenu et financé par le gouvernement portugais, qui a été réalisé en Guinée-Bissau, en mettant en avant les activités dans des domaines tels que l’égalité des sexes et la promotion du rôle des femmes.
« La question de la radicalisation et de la violence est fondamentale. Dans une société très jeune, (…) démographiquement forte, comme le sont généralement les sociétés africaines, (…) il est évidemment nécessaire de trouver une formation et un emploi, une occupation pour ces jeunes », a-t-il défendu par ailleurs.
Finalement, Rangel a également souligné l’importance du travail dans le domaine de la justice : « La justice dans le sens des droits, des tribunaux, jusqu’à une justice plus traditionnelle, mais qui soit agile et indépendante », ainsi que dans « la justice de l’éducation, de la santé, de la protection des plus âgés et là, évidemment, il y a aussi beaucoup à faire ».
Enfin, le ministre des Affaires Etrangères portugais a mis en avant la défense de la « liberté d’expression, liberté de pensée, liberté de religion, liberté politique », mais a averti : « nous devons aussi penser que ces libertés exigent que les personnes aient une certaine autonomie économique et sociale ».
Auparavant, le président d’une des ONG, la Ligue Guinéenne des Droits de l’Homme, avait affirmé que la visite du ministre d’État et des Affaires Etrangères était la « reconnaissance ferme du rôle transformateur » de la Maison des Droits « dans la citoyenneté, la démocratie et l’État de droit en Guinée-Bissau ».
Bubacar Turé a remercié le « soutien permanent » du Portugal, « un partenaire fondateur » d’un espace qu’il a défini comme « un espace de résistance et de dialogue avec les autorités nationales » de Guinée-Bissau.
Turé a également souligné le travail qui a été effectué à travers deux projets « intégralement financés par le Portugal » dans le domaine des droits humains et un autre cofinancé par Lisbonne avec des activités pour combattre « la radicalisation, l’extrémisme et la violence ».