Le Portugal reconnaît la Palestine, l’ambassade dit que c’est « très courageux ».

Le Portugal reconnaît la Palestine, l'ambassade dit que c'est "très courageux".
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Dans une déclaration à l’agence Lusa, Rawan Suleiman a admis que la position défendue à la fin de la conférence internationale pour la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue cette semaine à l’ONU, à New York, « a été très bien accueillie par le ministre des Affaires étrangères, par la direction de la Palestine et aussi par le peuple palestinien ».

 

« C’est un pas en avant pour défendre la paix et la justice et, bien sûr, la mise en œuvre du droit international », a-t-elle déclaré.

Le Portugal a admis, mercredi, qu’il pourrait reconnaître l’État de Palestine en septembre, lors de la session de l’Assemblée générale des Nations unies.

La position portugaise a été prise dans une déclaration conjointe signée par les dirigeants diplomatiques de 12 pays européens, du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, à la fin de la conférence sur la solution des deux États.

Pour l’ambassadrice palestinienne, « cela fait partie d’un consensus global sur la reconnaissance des droits du peuple palestinien d’exercer avant tout son droit à l’autodétermination et d’avoir son propre État avec les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale ».

Un consensus qui, selon la représentante de la mission diplomatique à Lisbonne, est « très important, car cela signifie que l’on passe des déclarations aux actions », mais aussi parce que cela montre une réaction face à la posture d’Israël.

« Ce qui a uni tous ces pays, c’est la situation dévastatrice à Gaza, mais aussi en Cisjordanie, et la nécessité de réagir, de faire pression sur Israël pour qu’il mette fin à cette agression et à ce génocide, permettant un accès humanitaire inconditionnel, un cessez-le-feu et la fin de cette agression », a-t-elle défendu.

Pour la diplomate, la solution d’avoir deux États souverains et reconnus — Israël et Palestine — ne peut qu’apporter la paix dans la région.

« Nous sommes dans cette situation [agressés] depuis 77 ans, depuis la ‘Nakba’ [terme arabe signifiant Catastrophe qui se réfère à l’expulsion, depuis 1948, d’environ la moitié de la population majoritairement arabe de Palestine], avec l’occupation de 1967 et la situation horrible provoquée par l’injustice et les pratiques illégales d’Israël », a-t-elle déploré.

Mais maintenant, a-t-elle souligné, « en collaboration avec la communauté internationale et conformément au droit international, nous avons décidé que la solution ne sera jamais militaire ».

La solution pour cette région du Moyen-Orient devra passer par « rendre possible un horizon politique, mettre fin à cette injustice, mettre fin à cette occupation, mettre fin à ce génocide et à cette agression de l’occupant », a ajouté Rawan Suleiman.

« Je pense que tout le monde dans la communauté internationale comprend que cela ne peut pas continuer. La paix ne peut pas être une option. Elle doit être une obligation morale et légale », a-t-elle souligné.

Jeudi, le Premier ministre portugais a annoncé qu’il consultera le Président de la République et les partis politiques avec représentation parlementaire sur la possible reconnaissance de l’État palestinien.

Le processus de délibération est considéré comme normal par l’ambassadrice, qui a souligné que la reconnaissance d’un État est toujours une « décision souveraine d’un pays ».

Cependant, Rawan Suleiman assure qu’elle a débattu de la question avec des partis et des autorités portugaises depuis qu’elle est arrivée à son poste actuel, il y a 11 mois, et qu’elle « peut voir le Portugal comme faisant partie du consensus global » sur la Palestine.

Selon le gouvernement, la reconnaissance de l’État palestinien ne se produira que dans le cadre d’une concertation avec un ensemble de pays avec lequel le Portugal a « maintenu un dialogue permanent et qui ont participé activement à cette conférence [à New York] » et si l’Autorité palestinienne remplit certaines conditions et garanties.

Jusqu’à présent, au moins 142 des 193 pays membres de l’ONU reconnaissent l’État palestinien, selon les données de l’agence de presse France-Presse.