Le ministre des Affaires étrangères portugais, Paulo Rangel, a annoncé à son homologue marocain en visite à Lisbonne, Nasser Bourita, que la position de Lisbonne devra toujours se dérouler sous l’égide des Nations Unies, quelle que soit la solution qui sera prise.
Le Portugal a toujours défendu le respect de l’accord signé par le gouvernement marocain et le Front Polisario en 1991, prévoyant la tenue d’un référendum d’autodétermination pour le Sahara Occidental, réaffirmant cette position ces dernières années.
Lors de déclarations aux journalistes, à l’issue d’un déjeuner de travail avec son homologue marocain, Rangel a souligné que le Portugal insiste sur le fait qu’il s’agit d’un processus qui trouve son origine aux Nations Unies et que seule cette instance pourra y apporter une solution.
« Le Portugal considère que la solution de l’autonomie est la base la plus sérieuse, crédible et constructive pour une solution, tout en maintenant, comme je l’ai dit, sous l’égide des Nations Unies, toute solution qui sera choisie », a souligné Rangel.
« Nous notons avec satisfaction également que le Royaume du Maroc est d’accord avec cette idée que les Nations Unies doivent diriger ce processus. C’est pour nous un point essentiel, et bien sûr, le fait que le Portugal considère cette proposition marocaine comme crédible, constructive, sérieuse, et susceptible de conduire à une issue respectueuse de toutes les parties et de tous les aspects », a-t-il ajouté.
Pour Rangel, le Portugal a une position « très similaire » à celle de l’Espagne, de la France et du Royaume-Uni.
« Ce n’est pas une position dictant une solution finale sur cette question. Ce que nous disons, c’est que dans le cadre des négociations des Nations Unies, cette proposition semble être la base la plus crédible, la plus sérieuse et la plus constructive », a précisé le chef de la diplomatie portugaise.
Interrogé par l’agence Lusa pour savoir si, avec cette position, le Portugal abandonne la solution d’un référendum, Rangel a répondu que ce n’est pas à Lisbonne de l’exprimer.
« Ce qui nous incombe est de dire que cette proposition est constructive, sérieuse, crédible, et mérite d’être sur la table. C’est donc ce que nous disons », a-t-il argumenté.
« Par ailleurs, c’était déjà la position du gouvernement portugais, bien que maintenant, dans ce nouveau contexte international, où le gouvernement espagnol, il y a deux ans, le gouvernement britannique, il y a deux mois, la France, déjà avant, ont évolué de position, évidemment, nous devons aussi, dans ce contexte, faire un pas de plus dans cette direction, pour tenter d’obtenir une solution le plus rapidement possible, car en effet, le processus est assez, disons, bloqué et a vraiment besoin d’un nouvel élan. Nous considérons que cette contribution diplomatique de plusieurs États va dans le sens d’obtenir une solution dans le temps le plus court possible », a-t-il déclaré.
Invité à se prononcer sur la possibilité que l’Algérie réagisse en compromettant ses relations avec le Portugal, tout comme cela s’est produit lorsque l’Espagne, la France et le Royaume-Uni ont annoncé des termes similaires, Rangel a minimisé l’importance de ce risque.
« Non, sincèrement, nos relations avec l’Algérie sont très bonnes et, bien sûr, je prévois bientôt une visite en Algérie. Nous verrons, cela dépend beaucoup des calendriers, mais c’est envisagé, et l’invitation a d’ailleurs été réitérée par mon homologue. Nous discuterons de toutes ces questions. Franchement, cela ne m’inquiète pas du tout », a-t-il souligné.