« La décision du Comité supérieur de planification d’Israël d’approuver des plans de construction dans la zone E1, à l’est de Jérusalem, est inacceptable et constitue une violation du droit international », écrivent les représentants dans un communiqué conjoint signé par le ministre d’État et des Affaires étrangères portugais, Paulo Rangel.
Les signataires déclarent condamner cette décision et appellent à sa « révocation immédiate dans les termes les plus véhéments ».
En question, le plan controversé d’expansion des colonies près de Jérusalem-Est, définitivement approuvé mercredi par les autorités israéliennes, qui prévoit la construction de 3 400 logements, bloquant l’accès à la ville depuis la Cisjordanie occupée, compliquant l’établissement d’un État palestinien contigu.
Dans un communiqué, le ministre des Finances et colon israélien, Bezalel Smotrich (extrême droite), a confirmé la décision de l’administration civile israélienne, affirmant qu’elle « efface en pratique l’illusion de ‘deux États’ et consolide le contrôle du peuple juif sur le cœur de la Terre d’Israël ».
Dans le communiqué, les chefs de la diplomatie et l’UE font référence à ces déclarations du ministre israélien — qui, de pair avec le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, également d’extrême droite — sont interdits d’entrer aux Pays-Bas et en Slovénie.
« Le ministre Smotrich dit que ce plan rendra impossible une solution à deux États, divisant tout État palestinien et restreignant l’accès palestinien à Jérusalem. Cela n’apporte aucun bénéfice au peuple israélien », avertissent-ils.
Au lieu de cela, préviennent-ils, l’expansion des colonies « risque de miner la sécurité et de favoriser plus de violence et d’instabilité, nous éloignant encore plus de la paix ».
La position du gouvernement de Benjamin Netanyahu intervient environ un mois avant l’Assemblée générale des Nations Unies, au cours de laquelle certains pays, dont la France, le Royaume-Uni, le Canada et le Portugal, envisagent de reconnaître l’État de Palestine.
Le communiqué affirme que « le gouvernement d’Israël a encore l’opportunité d’empêcher » que le plan E1 — tel qu’il est désigné — « aille plus loin ».
« Nous les encourageons à retirer ce plan de toute urgence », demandent les chefs de la diplomatie.
Pour les pays signataires, « l’action unilatérale du gouvernement israélien mine notre désir collectif de sécurité et de prospérité au Moyen-Orient ».
« Le gouvernement israélien doit mettre fin à la construction des colonies conformément à la Résolution 2334 [de décembre 2016] du Conseil de sécurité des Nations Unies et lever ses restrictions financières à l’Autorité palestinienne ».
La position conjointe, publiée sur les réseaux sociaux du ministère des Affaires étrangères portugais, est signée par les ministres de l’Australie, Belgique, Canada, Danemark, Estonie, Finlande, France, Islande, Irlande, Italie, Japon, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Pays-Bas, Norvège, Portugal, Slovénie, Espagne, Suède et Royaume-Uni.
La haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, a associé sa voix à cette position.
« Nous condamnons cette décision et demandons sa révocation immédiate dans les termes les plus énergiques », a-t-elle déclaré.
[Mise à jour de l’article à 17h15]