Dans ses prévisions économiques d’automne, publiées aujourd’hui, l’exécutif communautaire indique que le Produit Intérieur Brut (PIB) de la zone euro devrait augmenter de 1,3% cette année, soit 0,4 point de pourcentage de plus que ce qui était prévu dans les projections de printemps divulguées en mai dernier.
Pour 2026, une augmentation de 1,2% du PIB est estimée, ce qui équivaut à une révision à la baisse par rapport aux 1,4% projetés auparavant.
« La croissance économique a dépassé les attentes au cours des neuf premiers mois de l’année, avec une croissance réelle du PIB qui a dépassé l’expansion annuelle projetée au printemps », contextualise l’institution, notant que « la croissance continue au troisième trimestre démontre la résilience de l’économie européenne et sa capacité à faire face à des chocs sans précédent ».
Une tendance similaire a été observée pour l’ensemble de l’Union Européenne (UE), la Commission Européenne prévoyant que le PIB communautaire progresse de 1,4% cette année et l’année prochaine, contre des prévisions antérieures de 1,1% en 2025 et de 1,5% en 2026.
« Cette performance meilleure que prévue est d’abord due à une augmentation des exportations avant les hausses tarifaires prévues, mais l’investissement en équipements et actifs incorporels a aussi dépassé les attentes », explique-t-elle.
La Commission Européenne actualise aujourd’hui ses prévisions sur la croissance économique de la zone euro et de l’UE, qui, tout comme les précédentes, continuent d’être marquées par l’incertitude due au contexte mondial, malgré les engagements de Bruxelles et Washington pour un accord commercial ayant permis d’apaiser les tensions.
Après les prévisions pessimistes de printemps publiées en mai dernier, qui étaient les premières après les annonces américaines de début d’année de lourdes taxes sur l’UE, l’exécutif communautaire publie à nouveau les prévisions, mentionnant que « l’économie de l’UE continue de générer une croissance modérée dans un contexte géopolitique et géoéconomique en pleine mutation, aggravé par de nouveaux défis internes ».
« Depuis la prévision de printemps, le panorama du commerce mondial a continué d’évoluer, fortement influencé par les changements de politique commerciale des États-Unis et par les mesures de réponse d’autres pays. Pendant ce temps, les tensions géopolitiques restent élevées, mises en évidence par la guerre prolongée de la Russie contre l’Ukraine et par des menaces envers d’autres pays, tandis que le plan de paix pour Gaza, d’octobre, offre un aperçu d’espoir pour la stabilité régionale au Moyen-Orient », énumère-t-elle.
S’ajoutent, négativement, les contrôles chinois sur les exportations, qui pressurent surtout le secteur automobile et manufacturier de l’UE.
Bruxelles souligne également que « les trajectoires des politiques budgétaires dans l’UE reflètent des besoins croissants de dépenses dans le secteur de la défense, mais sont accompagnées d’incertitudes politiques internes dans certains États membres ».
Elle en appelle à ce que, proche de la fin du Mécanisme de Relance et de Résilience prévue pour août 2026, les pays fassent des efforts d' »accélération de l’exécution efficace de leurs PRR et de l’augmentation de l’utilisation des fonds de cohésion en 2027, surtout dans les pays où l’investissement dépend fortement du soutien de l’UE ».
Dans les prévisions publiées aujourd’hui, la Commission Européenne estime, dans la zone euro, une dette publique de 88,8% du PIB cette année, qui sera de 89,8% l’an prochain et de 90,4% en 2027. Dans l’UE, ces valeurs sont respectivement de 82,8%, 83,8% et 84,5%.
Le déficit sera, dans la zone euro, de 3,2% du PIB en 2025, 3,3% en 2026 et 3,4% en 2027. Pour l’ensemble de l’Union, il sera de 3,3%, 3,4% et 3,4%, respectivement.
En ce qui concerne le chômage, le taux tournera autour de 6,3% dans la zone euro cette année, 6,2% l’an prochain et 6,1% l’année suivante, pourcentages qui seront respectivement de 5,9%, 5,9% et 5,8% dans l’UE.
Les prochaines prévisions, celles de printemps, seront publiées en mai 2026.
