Le PE rejette les plans nationaux et les réductions dans la cohésion et l’agriculture dans le nouveau budget.

Le PE rejette les plans nationaux et les réductions dans la cohésion et l'agriculture dans le nouveau budget.
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Un jour avant que la Commission européenne ne présente sa proposition de budget à long terme pour l’Union européenne (UE), qui inclura de nouvelles priorités en matière de défense et de croissance économique, des plans nationaux avec des réformes et des investissements ainsi que de nouveaux fonds européens, l’eurodéputée socialiste Carla Tavares a affirmé : « Nous n’accepterons en aucun cas un plan pour chaque État membre ».

Pour la corapporteure de l’assemblée européenne pour ce dossier, « il n’est pas acceptable que des politiques essentielles pour les 27 États membres, comme c’est le cas de l’agriculture […], ne soient pas maintenues de manière autonome et sans être associées à ces 27 budgets nationaux », ni qu’il y ait « 27 budgets pour la cohésion ».

La responsable a fait allusion aux deux principales politiques de l’UE, soulignant que la cohésion englobe environ deux cinquièmes du budget annuel et la politique agricole commune (PAC) près d’un quart.

Lors d’une conférence de presse à Bruxelles, Carla Tavares a souligné qu’on « ne peut pas tout faire comme on l’a toujours fait », et qu’il doit y avoir « plus d’ambition, plus de flexibilité, plus de transparence dans le prochain budget pluriannuel ».

« La défense est naturellement un domaine très pertinent, mais nous n’acceptons pas qu’elle se fasse au détriment de la cohésion, il faut donc trouver des voies de financement », a précisé l’eurodéputée, insistant sur le fait que « on ne peut pas faire plus avec les mêmes ressources et il est urgent de clore et de discuter de ce paquet de véritables et nouveaux revenus propres ».

La Commission européenne proposera mercredi un budget de l’UE pour 2028-2035 adapté aux nouvelles priorités de défense et de croissance économique, avec le Portugal demandant la sauvegarde des anciennes politiques de cohésion et agricole.

Mercredi, la présidente de l’exécutif communautaire, Ursula von der Leyen, présentera à la presse à Bruxelles le premier ensemble de propositions sur le prochain Cadre Financier Pluriannuel 2028-2035 et, comme l’institution l’avait déjà affirmé dans une communication divulguée en février dernier, « les nouveaux défis et attentes vis-à-vis de l’action de l’UE exigent de repenser la manière dont le budget de l’UE fonctionne afin de l’adapter à l’avenir ».

« L’objectif d’une Europe libre, démocratique, forte, sûre, prospère et compétitive nécessite un budget de l’UE réformé et renforcé – plus simple, plus flexible, plus orienté et avec un impact accru », a indiqué l’institution dans la position adoptée à l’époque.

Concrètement, la Commission européenne souhaite « un budget moderne de l’UE avec un plan pour chaque pays avec des réformes et investissements fondamentaux, conçu et exécuté en partenariat avec les autorités nationales, régionales et locales », incluant un Fonds européen pour la compétitivité, un financement renouvelé de l’action extérieure, des sauvegardes sur l’État de droit et des recettes modernisées pour soutenir des priorités communes.

La présentation de la proposition intervient à un moment de tensions géopolitiques comme la guerre en Ukraine causée par l’invasion russe et de fortes pressions commerciales avec le principal partenaire économique de l’UE, les États-Unis, contexte qui a déjà poussé le bloc communautaire à vouloir renforcer sa défense et diversifier ses partenariats.

Le Portugal a déjà prévenu, cependant, qu’il n’acceptera pas que les nouvelles priorités se fassent au détriment des anciennes, le même niveau de fonds devant être maintenu pour la PAC et la cohésion, cette dernière représentant 90 % des investissements publics dans le pays.

Après la présentation de la proposition, des négociations débuteront avec les colégislateurs – eurodéputés (Parlement) et États membres (Conseil) – l’objectif étant que le processus de négociation soit conclu en 2026.

Le budget actuel de l’UE à long terme s’élève à 1,21 billion d’euros.