«Ce que nous avons dit à l’époque, c’est que le gouvernement plaçait la charrue avant les bœufs, c’est-à-dire que nous définissions un objectif sans avoir les conditions pour sa mise en œuvre dûment assurées», a rappelé la leader parlementaire du PS, Andreia Cardoso, lors de la présentation de la proposition.
Il est question de l’absence d’une étude d’impact socio-économique sur les conséquences que la réduction des zones de pêche dans la région pourrait avoir sur l’avenir du secteur, tant pour les pêcheurs et les armateurs que pour l’industrie de transformation du poisson.
«Qu’il soit garanti que l’avenir de la pêche aux Açores sera assuré, mais que pendant cette période de transition, il n’y ait pas de préjudice pour la communauté et pour le secteur de la pêche», a également souligné le leader parlementaire du PSD, João Bruto da Cota, qui corrobore la proposition initiale du PS.
Pedro Pinto, député du CDS, estime également qu’il est nécessaire de d’abord définir les montants des indemnités à verser aux pêcheurs açoréens avant d’interdire la pêche dans les nouvelles zones marines protégées, qui devaient entrer en vigueur le 1er octobre prochain.
«Lorsque le réseau sera mis en œuvre et que les indemnités à attribuer seront calculées, qu’elles soient attribuées de manière juste et équitable, et que nos pêcheurs ne soient pas lésés», a insisté le parlementaire centriste.
Le report de l’entrée en vigueur du nouveau réseau de zones marines protégées aux Açores est contesté par les députés de l’IL, du BE et de Chega, qui considèrent que cette proposition représente un recul et envoie un mauvais signal vers l’extérieur.
«Deux semaines avant l’entrée en vigueur d’un texte de loi aussi important, qui est préparé depuis des années, dire qu’en fin de compte, il n’entrera en vigueur qu’en janvier de l’année prochaine, c’est une confusion qui ternit l’image des Açores, décrédibilise le processus et ne contribue en rien à la durabilité de la région», a déploré António Lima du BE.
Nuno Barata, de l’Iniciativa Liberal, considère que tous les arguments invoqués par le PS, avec le soutien des partis qui soutiennent l’exécutif açoréen (PSD, CDS-PP et PPM), ne sont rien de plus que «l’aveu de l’incompétence du Gouvernement Régional» dans la gestion de ce processus.
«Sauver la pêche serait bien, si c’était avec les pêcheurs. Sans pêcheurs, il n’y a pas de pêche !», a conclu le leader parlementaire de Chega, José Pacheco, qui estime que les indemnisations qu’on veut maintenant définir ne sont rien de plus que des «aumônes», qui «ne valorisent en rien le secteur».
Le secrétaire régional de la Mer et des Pêches, Mário Rui Pinho, a expliqué en séance plénière que le report de l’entrée en vigueur des nouvelles zones marines protégées découle en partie de la réception tardive de données envoyées par la Direction Générale des Ressources Maritimes (DGRM), considérées essentielles pour l’élaboration de l’étude d’impact socio-économique.
«Nous n’avons eu d’autre alternative que de demander à reporter ce processus parce qu’après une première réunion, les scientifiques ont conclu que nous n’avions pas l’information nécessaire pour mener les analyses pour ce résultat», a justifié le responsable gouvernemental.
Le parlement des Açores a approuvé en octobre 2024 une proposition présentée par le Gouvernement des Açores, qui reposait sur un travail conjoint avec la Fondation Oceano Azul et la Waet Foundation, qui permettrait d’augmenter de 30% les zones marines protégées (300 kilomètres carrés), dont la moitié en régime de «protection totale», avec pour objectif d’accroître la préservation des ressources marines, de réduire les activités extractives et de rendre plus durable l’utilisation de l’espace maritime dans les îles.
L’Assemblée Régionale a également approuvé une proposition présentée par Chega, visant à ce que le Gouvernement Régional rouvre le quota de vivaneaux (une des espèces de plus grande valeur commerciale aux Açores), afin «d’améliorer le revenu des pêcheurs et de garantir la subsistance de leurs familles».