Lors d’une assemblée générale tenue ce matin, environ 300 employés ont voté à l’unanimité le maintien de l’avis de grève, en protestation contre le manque de personnel, la détérioration du bâtiment et l’augmentation du prix des billets pour les non-européens, selon les représentants syndicaux.
Le ministère de la Culture français, en première ligne sur cette question, a présenté des propositions pour tenter d’apaiser les tensions, mais celles-ci ont été rejetées par le personnel.
« Ce sont des propositions inacceptables », a déclaré à l’agence de presse française France Presse (AFP) Gary Guillaud, du syndicat CGT, le plus grand du musée le plus visité au monde.
La grève survient environ deux mois après le dernier cambriolage au musée, presque trois semaines après une inondation dans la bibliothèque des antiquités égyptiennes, causée par la rupture d’une canalisation, et après des réunions entre les syndicats et le gouvernement qui, selon les représentants des travailleurs, n’ont apporté aucune amélioration pour le personnel.
Le Louvre est resté fermé mardi, son jour de fermeture hebdomadaire habituel, et mercredi. Malgré les protestations en cours, le musée a rouvert partiellement aujourd’hui, et les premiers visiteurs ont commencé à entrer dans le bâtiment peu avant midi, ont observé les journalistes de l’AFP.
« C’est une expérience culturelle française inattendue ! », s’est exclamée une touriste australienne, Jodie Bell, en regardant les drapeaux du Royaume-Uni affichés devant la pyramide à l’extérieur du musée, rapporte l’AFP.
Le nombre de zones ouvertes au public n’a pas été divulgué. « Certaines salles du musée du Louvre sont exceptionnellement fermées », a déclaré l’institution dans un communiqué en ligne, s’excusant pour « l’inconvénient causé ».
Lundi dernier, une réunion d’urgence a eu lieu avec les représentants syndicaux au ministère de la Culture, dans une tentative de contenir l’indignation du personnel, selon l’AFP, à la suite du vol de bijoux le 19 octobre et de l’inondation du 27 novembre, causée par la rupture d’une canalisation, dans la bibliothèque des antiquités égyptiennes, au pavillon Mollien.
À l’époque, la publication française spécialisée La Tribune de l’Art a souligné que l’état prétendument déplorable des installations dans ce pavillon contraste fortement avec les 276 000 euros dépensés essentiellement en mobilier pour les bureaux de la directrice du Louvre, Laurence des Cars, de l’administrateur général et de plusieurs autres employés.
Outre l’annulation de la réduction budgétaire de 5,7 millions d’euros prévue pour le Louvre en 2026, le ministère de la Culture a proposé la redistribution du personnel et l’ouverture de processus de sélection spécifiques pour les secteurs de l’accueil et de la sécurité du musée. Il s’est également engagé à verser une prime unique, tandis que les syndicats exigent une augmentation permanente des rémunérations.
Trois réunions ont déjà eu lieu au ministère depuis la semaine dernière.
Le 22 octobre, trois jours après le vol des bijoux, la directrice du Louvre, Laurence des Cars, a reconnu une « faille » devant le sénat français, mais a défendu ses décisions, affirmant qu’elle avait « accéléré le développement » du plan directeur de sécurité.
Depuis lors, cependant, des révélations embarrassantes ont affaibli la directrice qui a pris le contrôle du musée à la fin de 2021.
Laurence des Cars a dû admettre qu’elle n’avait eu connaissance d’un audit de sécurité alarmant de 2019 qu’après le cambriolage, et la Cour des comptes a récemment souligné les « retards persistants » qui affectent le plan directeur de sécurité, dont la mise en œuvre n’a pas encore commencé.
La gestion de la sécurité du musée a également fait l’objet de vives critiques dans le cadre d’une enquête administrative ouverte après le cambriolage du 19 octobre, réalisé en plein jour, lorsqu’un commando de quatre membres est entré dans le bâtiment par un balcon, auquel il a accédé grâce à un ascenseur mobile, et a volé des bijoux évalués à 88 millions d’euros, y compris le diadème de l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, incrusté d’environ 2 000 diamants.
Les quatre membres du commando ont été arrêtés, mais les bijoux demeurent introuvables.
