Les questions soulevées par le ministère public dans le cadre du procès de l’opération Marquês, mentionnées dans une requête, sont apparues à la suite d’une interview de José Sócrates à CNN la semaine dernière, dans laquelle l’ancien Premier ministre a déclaré avoir passé deux semaines aux Émirats arabes unis.
Pour le ministère public, « il n’est pas à exclure que le déplacement mentionné de l’accusé n’ait pas été communiqué au tribunal de manière délibérée, éventuellement dans le cadre d’un plan visant à lui permettre d’échapper définitivement à la justice nationale ».
José Sócrates, jugé dans le cadre du procès de l’opération Marquês pour 22 crimes, est toujours soumis à l’obligation de déclaration d’identité et de résidence, mesure de coercition la moins sévère, mais qui oblige à communiquer une nouvelle résidence ou un lieu où il peut être trouvé en cas d’absence du pays pour plus de cinq jours.
« Si l’accusé s’est effectivement rendu au Moyen-Orient durant la période mentionnée dans cette interview, il est manifeste qu’il aurait violé le statut correspondant », peut-on lire dans la requête.
Désormais, le ministère public souhaite que José Sócrates explique au tribunal les déplacements qu’il a effectués à l’étranger et la raison pour laquelle ils n’ont pas été communiqués, et exige que l’Unité de coordination des frontières et des étrangers, le Bureau des informations de passagers et ANA – Aeroports de Portugal envoient les registres des entrées et sorties de Portugal de l’ancien Premier ministre.
Si des déplacements non communiqués au tribunal sont confirmés, le ministère public envisage une révision des mesures de coercition.
José Sócrates, âgé de 68 ans, est mis en examen pour 22 crimes, dont trois de corruption, pour avoir prétendument reçu de l’argent afin de favoriser dans divers dossiers le groupe Lena, le Groupe Espírito Santo (GES) et le complexe touristique algarvien de Vale do Lobo.
Au total, le procès comporte 21 accusés, qui ont généralement nié la commission des 117 crimes économiques et financiers qui leur sont globalement imputés.
Le procès se déroule depuis le 3 juillet au Tribunal central criminel de Lisbonne, instance qui, le 11 novembre, a précisé que les crimes de corruption liés à Vale de Lobo pourraient être prescrits au premier semestre 2026.
