Le MP fera appel de la libération des policiers soupçonnés d’exploiter des immigrés.

Le MP fera appel de la libération des policiers soupçonnés d'exploiter des immigrés.

« Le juge d’instruction pénale a conclu que la preuve est insuffisante. Je pense que le ministère public, d’après les informations dont je dispose, fera appel de la décision, donc c’est une décision judiciaire que nous respectons mais contre laquelle nous allons interjeter appel », a déclaré aujourd’hui Amadeu Guerra, en marge d’un événement dans une école à Loures pour marquer la Journée internationale contre la corruption.

Le 25 novembre, la Police Judiciaire a arrêté 17 personnes, dont 10 militaires de la GNR et un agent de la PSP, soupçonnées d’exploitation d’immigrants dans l’Alentejo, dans le cadre de l’opération « Safra Justa ».

Quatre jours plus tard, le Tribunal Central d’Instruction Criminelle, à Lisbonne, a appliqué la détention préventive à trois accusés, tous civils, et a justifié la libération des 11 membres des forces de sécurité par le fait qu’elles ne pouvaient « être utilisées à des fins de justification des mesures coercitives » des écoutes téléphoniques non transcrites par le ministère public.

Le 2 décembre, la ministre de l’Administration Interne a ordonné l’ouverture de procédures disciplinaires, « sous la responsabilité de l’Inspection Générale de l’Administration Interne (IGAI), aux dix militaires de la GNR et à l’agent de la PSP constitués accusés », a annoncé à Lusa le ministère dirigé par Maria Lúcia Amaral.

Une source de la GNR a alors déclaré à Lusa que les 10 militaires ont repris leur service ce jour-là, ayant été affectés aux postes où ils sont placés.

Selon la même source, la GNR attend l’application de mesures dans le cadre des processus disciplinaires.

L’agent de la PSP est en arrêt maladie depuis septembre 2024.

L’organisation criminelle démantelée contrôlait environ 500 travailleurs étrangers dans l’Alentejo, mais tous ne sont pas considérés comme victimes de trafic, selon une source policière.

Quant aux six civils, la source policière a précisé que quatre sont portugais et deux sont étrangers, « tous membres de l’organisation criminelle ».

Les deux étrangers, originaires du sud de l’Asie, « recrutaient des victimes de cette même origine et finissaient aussi par les contraindre et les menacer ».

Parmi les Portugais, se trouverait, selon la source, « le chef » du réseau, les autres étant « ses bras droits ».