Le MP archive l’enquête sur la mort d’un homme à Pombal pour un prétendu retard de l’INEM.

Le MP archive l'enquête sur la mort d'un homme à Pombal pour un prétendu retard de l'INEM.

« (…) Il n’a pas été possible de réunir suffisamment de preuves pour établir un lien de causalité entre le retard de l’intervention de l’INEM [Institut National d’Urgence Médicale] et le décès », lit-on dans la décision finale de la Section de Pombal du Département d’Investigation et d’Action Pénale (DIAP), à laquelle l’agence Lusa a eu accès aujourd’hui.

 

L’Inspection Générale des Activités en Santé (IGAS) a estimé, en juin, que la mort de l’homme, âgé de 53 ans, survenue lors de la grève de l’INEM, aurait pu être évitée si l’individu avait été secouru dans un temps minimal et raisonnable.

Selon la décision finale du Ministère Public (MP), « comme cela ressort des clarifications fournies par l’Institut National de Médecine Légale et Sciences Forensiques, en raison de la grande variabilité de l’apparition et du pronostic d’un infarctus aigu du myocarde ayant évolué vers un arrêt cardiorespiratoire, comme cela s’est produit dans cette affaire, il n’est pas possible de déterminer de manière sûre que le retard éventuel de l’intervention a entraîné la mort » de la victime « ou si un tel résultat se serait produit même avec une intervention rapide ».

« Et, étant donné qu’il n’a pas été possible d’obtenir des preuves démontrant ce lien de causalité, il n’est pas possible d’imputer aux médecins de l’INEM le tragique dénouement qui s’est produit ».

Ainsi, « toutes les démarches pertinentes et possibles étant épuisées et, en raison de l’absence de preuves suffisantes quant à la commission du crime, la décision ne peut être autre que l’archivage », a ajouté le MP.

À l’agence Lusa, l’avocat Paulo José Rocha, qui représente la famille de la victime, a déclaré être « surpris par la décision, surtout après les conclusions de l’IGAS », admettant « ne pas s’y attendre ».

« Nous allons certainement demander l’ouverture d’une instruction », a ajouté Paulo José Rocha.

Cette affaire remonte au 4 novembre 2024, date à laquelle ont eu lieu, simultanément, deux grèves – l’une des techniciens d’urgence pré-hospitalière pour les heures supplémentaires et l’autre de l’administration publique.

L’IGAS a ouvert des enquêtes pour déterminer l’éventuel lien entre 12 décès et les retards présumés dans le traitement par le Centre d’Orientation des Patients Urgents de l’INEM, ayant conclu dans ce cas de Pombal que la mort pourrait avoir été évitée.

« Il a été conclu que la mort de l’usager aurait pu être évitée si une aide avait été apportée dans un délai minimum et raisonnable, rendant possible l’évacuation par une voie coronarienne vers l’un des hôpitaux les plus proches, où il aurait pu subir une angioplastie coronaire dans l’une des unités hémodynamiques respectives », a avancé l’IGAS, dont le rapport avec les conclusions a été envoyé, entre autres, à la Section de Pombal du DIAP.

Il a également été envoyé à l’INEM, afin que le conseil d’administration décide de la mise en place d’une procédure disciplinaire à l’encontre d’une technicienne d’urgence pré-hospitalière, en raison de preuves de comportement inapproprié dans la prestation de secours à la victime, mais aussi sur le maintien de la prestation de services à un médecin, en raison de la « gravité des faits commis lors de la prestation de secours à la victime », et sur les modifications jugées nécessaires au fonctionnement du Système Intégré d’Urgence Médicale.