Dans les prévisions budgétaires pour l’année prochaine, le gouvernement prévoit une production totale de 4 062 546 carats, comparée aux 3 944 219 carats attendus pour cette année et aux 3 946 506 produits en 2024.
« Cette prévision est associée à l’arrêt des activités de production de la troisième plus grande entreprise productrice de cette gemme », indique le document du ministère des Finances.
Environ 70 % de cette production est actuellement destinée à l’exportation, que le gouvernement veut porter à 79 % d’ici 2029.
Les recettes issues de l’exportation de rubis ont reculé de 30 % au premier trimestre de l’année, en termes annuels, pour atteindre 5,1 millions de dollars (4,4 millions d’euros), selon des données antérieures de la banque centrale du Mozambique.
Ce chiffre est à comparer avec les 7,2 millions de dollars (6,3 millions d’euros) enregistrés de janvier à mars 2024, toujours selon le plus récent rapport statistique sur les exportations.
Gemfields a d’ores et déjà reporté à début 2026 la vente aux enchères de rubis de la mine mozambicaine de Montepuez, en raison des impacts de la « sabotage » quotidienne de centaines de mineurs illégaux dans la nouvelle unité en construction dans cette zone de Cabo Delgado.
Dans un communiqué diffusé en octobre, l’entreprise qui dirige la Montepuez Ruby Mining (MRM) a indiqué avoir « pris la décision de reporter la vente aux enchères habituelle de rubis de novembre/décembre à janvier/février » de l’année prochaine, en raison du « retard précédemment annoncé dans la mise en service définitive de la deuxième usine de traitement », retard désormais « aggravé par l’action des mineurs illégaux ».
Gemfields a expliqué que le fonctionnement de la nouvelle usine « a été significativement affecté au cours de la dernière semaine par des mineurs illégaux, actuellement estimés entre 250 et 400 par jour, sabotant l’infrastructure d’approvisionnement de l’usine ».
« De plus, les rubis extraits illégalement qui quittent la région de Montepuez ont un impact préjudiciable sur les prix du marché et sur les recettes fiscales du Mozambique provenant de ses ressources en rubis. Gemfields et la MRM continuent de collaborer avec les autorités gouvernementales mozambicaines compétentes », souligne le même texte.
La MRM prévoit de tripler le traitement dans la mine de rubis du nord du Mozambique à 600 tonnes par heure, a déclaré en juin une source de Gemfields à Lusa, laquelle détient 75 % de la MRM – sur une superficie concédée de 34 966 hectares -, tandis que les 25 % restants sont détenus par l’entreprise mozambicaine Mwiriti, dans un investissement de 70 millions de dollars (59,8 millions d’euros).
Gemfields, qui détient et exploite la mine, avait reconnu à l’époque que la construction de la deuxième unité de traitement de rubis, désignée PP2, à la MRM, représentait « un projet crucial pour augmenter la production de rubis ‘premium’ et générer des revenus supplémentaires pour le groupe d’ici à la fin de 2025 ».
La seconde unité laisse également ouverte la possibilité d’expansion « vers d’autres zones de minage » dans cette concession de la MRM, qui emploie actuellement 1 300 travailleurs, dont 94 % de Mozambicains.
