Le Mozambique prévoit de dépenser 7,4 % du PIB en intérêts et amortissement de la dette.

Le Mozambique prévoit de dépenser 7,4 % du PIB en intérêts et amortissement de la dette.

Dans les documents de soutien à la proposition du Plan Économique et Social et du Budget de l’État (PESOE) 2026, en analyse à l’Assemblée de la République, le gouvernement explique que ce montant inclut 67,6 milliards de meticais (913 millions d’euros) pour le paiement des intérêts et 55,1 milliards de meticais (744 millions d’euros) pour l’amortissement du capital.

Globalement, il s’agit d’une augmentation par rapport aux 120,6 milliards de meticais (1,63 milliard d’euros) prévus pour le service de la dette en 2025, équivalent à 7,8% du PIB estimé, mais aussi en comparaison aux 105,6 milliards de meticais (1,43 milliard d’euros) de 2024, environ 7,2% du PIB.

La proposition ajoute que concernant les charges de la dette, qui incluent la composante de paiement des intérêts, celles-ci équivalent à 4,1% du PIB : « Ce qui représente, en proportion du PIB, une stabilisation par rapport à ce qui est prévu dans la loi du PESOE 2025, justifiée par l’effort continu du gouvernement pour honorer intégralement les engagements pris, renforçant ainsi la crédibilité et la confiance dans les finances publiques ».

Les charges liées au service de la dette publique mozambicaine ont reculé de 7,5% au premier semestre, par rapport à la même période de 2024, pour atteindre 27,2 milliards de meticais (367 millions d’euros), selon les données du gouvernement publiées en septembre.

Selon un rapport d’exécution du Ministère des Finances, cela représente 42,6% du budget annuel défini pour 2025.

Le gouvernement mozambicain a engagé les Américains d’Alvarez & Marsal pour « aider à l’élaboration du plan de restructuration de la dette publique » du Mozambique.

Selon la résolution 34/2025, du 22 octobre, du Conseil des ministres, le recrutement du cabinet de conseil international a été réalisé par ajustement direct et vise l’élaboration d’un plan de restructuration de la dette publique du pays, « aligné sur les objectifs du gouvernement pour garantir la consolidation fiscale à court et moyen terme », mais aussi pour « fournir un soutien à l’élaboration de la Stratégie de la Dette Publique 2026-2029 ».

Alvarez & Marsal, basé à New York et présent à l’échelle mondiale, est décrit comme une entreprise spécialisée dans la récupération et l’amélioration de la performance, avec des interventions notoires, comme celle dans Lehman Brothers et Warnaco, entre autres.

Le gouverneur de la Banque du Mozambique, Rogério Zandamela, a averti le 29 septembre que la dette publique du pays ne peut continuer à croître, espérant du gouvernement des mesures pour sa maîtrise.

« Elle ne peut pas croître. Je sais, je suis sûr, que le gouvernement fait tout son possible pour contenir cette dette à des niveaux raisonnables, afin de ne pas créer de problèmes à l’économie. Car si elle continue de croître, au point d’atteindre des niveaux préoccupants d’insoutenabilité, cela pourrait causer des problèmes », a averti Zandamela.

Le gouverneur de la Banque du Mozambique répondait aux journalistes après la réunion du Comité de Politique Monétaire (CPMO), qui se tient tous les deux mois, soulignant l’importance du travail pour contenir l’impact de la croissance de l’endettement, surtout interne.

« Oui, elle a un impact sur la croissance économique, elle ne peut pas croître indéfiniment. Il y a un moment où il faut être prudent, avec des mesures appropriées, des mesures de recettes, des mesures de dépenses, toutes sortes d’ajustements nécessaires pour pouvoir réduire, contenir ou atténuer la croissance de cette dette », a-t-il ajouté.

La réunion du CPMO, comme les précédentes, a conclu que la « pression sur l’endettement public interne continue de s’aggraver », reconnaissant un « impact sur le fonctionnement normal du marché des titres de l’État ».

Selon des données antérieures, la dette publique du Mozambique a atteint au 30 juin un record de 1,07 billion (milliers de milliards) de meticais (14,4 milliards d’euros).