L’ancien président de l’AICEP, Ricardo Arroja, affirme que le ministre de l’Économie lui a justifié son licenciement en souhaitant un profil différent, selon une réponse écrite à la commission parlementaire de l’Économie et de la Cohésion Territoriale à laquelle l’agence Lusa a eu accès aujourd’hui.
Mardi, le ministre de l’Économie et de la Cohésion Territoriale, Manuel Castro Almeida, a justifié aux députés le licenciement de Ricardo Arroja, en juin, en estimant que la direction de l’Agence pour l’investissement et le commerce extérieur du Portugal (AICEP) exige une plus grande « présence physique », notamment dans les contacts avec les entreprises.
Le ministre s’exprimait devant la commission parlementaire de l’Économie et de la Cohésion Territoriale, qui avait demandé des éclaircissements sur ce sujet à Ricardo Arroja, lequel a répondu par écrit le 11 septembre, selon le document.
En réponse au groupe parlementaire du PS, l’ancien président de l’AICEP indique que lors de la réunion avec le ministre nouvellement entré en fonction, Castro Almeida, tenue dans l’après-midi du 20 juin, le ministre lui a communiqué « son souhait d’avoir à la tête » de l’agence « un profil différent » du sien.
« En l’absence de raisons justifiant ma démission volontaire, il a suivi le licenciement le lundi suivant, le 23 juin 2025, conformément au Statut du gestionnaire public, un peu plus d’un an après le début de mes fonctions », déclare-t-il.
De cette exclusion, « j’ai été informé par le cabinet du ministre de l’Économie et de la Cohésion Territoriale, par un appel téléphonique de ce cabinet à mon bureau à Lisbonne, survenu vers 15h00, plusieurs heures après avoir été dispensé par e-mail, vers 13h00, d’une réunion de travail qui était prévue pour le début de ce même après-midi du 23/06/2025 et pour laquelle j’avais été précédemment convoqué par l’équipe » du ministre, ajoute-t-il.
Lors de cette réunion, outre Ricardo Arroja, seraient également présents les présidents de l’IAPMEI et du COMPETE.
Il ajoute également qu' »aucun processus formel d’évaluation des performances n’a été engagé » à son encontre pendant son mandat.
« Sous mon leadership, l’activité de l’AICEP s’est développée en termes d’envergure et de nombre d’initiatives, mesuré en missions à l’étranger, en missions inversées reçues au Portugal, en contractualisation d’investissements avec l’appui de l’État portugais, ainsi qu’en d’autres initiatives créées et réalisées durant l’exercice de mon mandat », souligne-t-il.
Interrogé sur sa relation avec les ministres de tutelle Pedro Reis et Castro Almeida, Arroja indique que la relation avec le premier « a été courtoise et professionnelle, marquée par une coordination opérationnelle et une convergence stratégique entre l’AICEP et le ministère de l’Économie, tenant compte de l’autonomie statutaire de l’agence sous la tutelle sectorielle de ce ministère ».
Quant à l’actuel ministre, la relation « s’est résumée à la rencontre du 20/06/2025 ».
Dans la réponse envoyée à la commission parlementaire, Ricardo Arroja souligne que, durant son mandat à la tête de l’AICEP, « le gouvernement, par le biais de l’actuel ministre de l’Économie, Pedro Reis, et du premier ministre, Luís Montenegro, dans diverses interventions publiques, ont loué le travail réalisé par l’AICEP, y compris pendant la période électorale des législatives de 2025 ».
Et il donne l’exemple du « débat télévisé du 30/04/2025 entre les candidats Luís Montenegro et Pedro Nuno Santos, au cours duquel M. Luís Montenegro a mentionné explicitement l’AICEP et sa contribution à la dynamisation de l’investissement au Portugal, en se référant aux bons résultats obtenus par l’agence en 2024 et au premier quadrimestre de 2025 ».
En résumé, « le travail était développé avec dynamisme, avec des résultats, et en cohérence avec le programme du gouvernement, sans aucun signe de mécontentement formel de la tutelle ».
Quant aux résultats du mandat, il indique que 2024 « s’est terminé avec un montant total d’investissement soutenu par l’État, contractualisé via l’AICEP, d’environ 420 millions d’euros, dont la quasi-totalité a été contractualisée » à la fin de l’année dernière, ayant « dépassé l’objectif défini » par l’administration.