La commission de l’Assemblée de la République a approuvé à l’unanimité la demande du PSD pour une audition de l’IP Infraestruturas de Portugal, S.A. concernant le tronçon Porto/Oiã de la ligne à grande vitesse Porto-Lisbonne, ainsi que celle du PS pour une audition du Ministre des Infrastructures et de l’Habitation, afin d’éclaircir le changement de localisation de la station de Gaia sur la LGV Porto-Lisbonne.
Le point de discorde est une proposition alternative concernant la station de la ligne à grande vitesse à Gaia, dont le contrat de concession stipule qu’elle sera à Santo Ovídio. Or, le consortium AVAN Norte (Mota-Engil, Teixeira Duarte, Alves Ribeiro, Casais, Conduril et Gabriel Couto) souhaite la construire dans un autre endroit, à Vilar do Paraíso, dans une zone de Réserve Écologique Nationale et de Réserve Agricole Nationale.
La semaine dernière, le porte-parole de l’Association des entreprises de la zone industrielle de São Caetano, à Gaia, a dénoncé que le projet de ligne à grande vitesse « est rempli de manque de transparence », appelant le gouvernement à « assumer ses responsabilités » et exprimant lors d’une audience parlementaire qu’il y a « du chantage ».
L’association considère que le changement d’emplacement de la station, avec plus de tracé en surface, entraîne une modification du tracé et des expropriations non prévues initialement dans la zone industrielle de São Caetano.
Le Rapport de Conformité Environnementale du Projet d’Exécution (RECAPE) du tronçon Porto-Oiã de la ligne haute vitesse est aujourd’hui ouvert à la consultation publique sur le portail participa.pt, et restera accessible jusqu’au 11 novembre.
Le projet de la ligne à grande vitesse entre Porto et Oiã prévoit la démolition de 236 bâtiments, dont 185 habitations et 45 entreprises, selon le RECAPE.
L’IP est en train d’effectuer une « analyse technique et juridique » de la proposition du consortium pour la station de Gaia de la ligne à grande vitesse, confirmant avoir reçu des éléments différents de ceux soumis lors de l’appel d’offres public.
La Banque Européenne d’Investissement (BEI) a déclaré en septembre qu’elle avait financé la ligne à grande vitesse sur la base d’une proposition conforme aux spécifications de l’appel d’offres public, et que la proposition initiale du consortium « reflétait la profondeur et les spécifications approuvées lors du processus d’appel d’offres public et intégrées dans l’Évaluation d’Impact Environnemental (EIA) du projet », précisant que « tout changement substantiel du projet nécessiterait une révision formelle de la part des créanciers et des autorités compétentes ».
Le tronçon Porto-Oiã de la ligne à grande vitesse a bénéficié d’un financement de 875 millions d’euros par la BEI, pour un coût total de 1,661 milliard d’euros.
L’implantation de la station de haute vitesse de Gaia à Santo Ovídio, avec connexion aux deux lignes de métro (Jaune et Rubis), ainsi qu’une solution de pont ferroviaire et routier sur le Douro sont prévues depuis septembre 2022, lors de la première présentation du projet de ligne à grande vitesse.
Le ministre Miguel Pinto Luz a déclaré le 11 octobre que « à ce jour, pour l’État, la station sera à l’endroit prévu », mais il a rappelé que le cahier des charges permettait « d’optimiser des solutions », après avoir jugé « important d’éclaircir » la question d’un point de vue légal et juridique, en septembre.
En avril, le gouvernement avait assuré que « toute modification éventuelle devra être pleinement sauvegardée d’un point de vue légal, être en totale conformité avec les exigences du cahier des charges et obtenir l’accord des municipalités ».
La première phase (Porto-Soure) de la ligne à grande vitesse au Portugal devrait être achevée en 2030, et la deuxième phase (Soure-Carregado) est attendue pour 2032, avec une connexion à Lisbonne assurée via la Ligne du Nord.
La liaison Porto-Vigo, en Galice (Espagne), prévue pour 2032, aura des stations à l’aéroport Francisco Sá Carneiro, Braga, Ponte de Lima et Valença (district de Viana do Castelo).
Au total, selon le précédent gouvernement, les coûts d’investissement sur l’axe Lisbonne-Valença s’élèvent à environ sept à huit milliards d’euros.
