Le ministre avertit que la proposition de la PAC post-2027 pourrait fausser le marché.

Le ministre avertit que la proposition de la PAC post-2027 pourrait fausser le marché.

« Relativement à la proposition de la PAC, nous avons déjà exprimé notre opposition. Nous n’aimons pas l’idée d’un fonds unique où chaque État membre peut allouer ce qu’il souhaite. Cela permet aux pays les plus riches de fausser le marché », a déclaré le ministre de l’Agriculture et de la Mer, José Manuel Fernandes.

Le ministre, s’exprimant lors d’une audition parlementaire conjointe avec les commissions de l’Agriculture et du Budget, a toutefois déclaré qu’il faisait confiance au Parlement européen et à la corapporteure, « qui, par hasard, est socialiste ».

L’ancien eurodéputé a rappelé qu’il s’agit d’une proposition et que les négociations sont toujours en cours.

Lors de la première série d’interventions, le député Alfredo Maia (Parti communiste) a demandé ce que le gouvernement entendait faire si la proposition était maintenue.

En réponse, José Manuel Fernandes a de nouveau insisté sur le fait qu’il s’agit d’une « réduction brutale » et a assuré qu’il ne retirait pas les critiques qu’il a émises à son encontre.

Le chef du ministère de l’Agriculture et de la Mer a également déclaré que la proposition sur la table créait « un grand conflit » entre la Cohésion et l’Agriculture et a estimé inacceptable que les régions ultrapériphériques aient été oubliées.

« Je ne peux accepter l’argument que les agriculteurs peuvent obtenir davantage grâce au budget de l’État ou que le pays peut même s’endetter. C’est inacceptable car les pays les plus riches peuvent allouer plus de ressources. C’est nationaliser la PAC. C’est une distorsion du marché », a-t-il insisté.

José Manuel Fernandes a également souligné que le Premier ministre, Luís Montenegro, a déclaré la semaine dernière que, quel que soit le résultat final des négociations, les ressources ne manqueront pas à l’agriculture, « qui est stratégique et importante ».

Le 16 octobre, la Commission européenne a défendu la proposition de la PAC post-2027, qui permettrait aux États membres d’avoir plus de liberté, en précisant que les négociations se déroulent bien et qu’il n’est pas possible de comparer les budgets.

Selon une source officielle de la Commission européenne, il s’agit d’une bonne proposition, d’un compromis qui permet d’avoir un montant minimal garanti similaire à l’actuel et chaque État membre prend ses propres décisions.

Le budget destiné aux agriculteurs durant cette période avoisinera les 300 milliards d’euros, avec le soutien au revenu incluant, par exemple, des actions agroenvironnementales, des aides pour les petits et jeunes agriculteurs, et des investissements dans les exploitations. La Commission européenne a refusé de comparer les budgets.

Sur l’enveloppe totale, Bruxelles propose que le Portugal reçoive 7,4 milliards d’euros.

Le budget communautaire pour la période 2028-2034, dont les négociations « avancent bien », prévoit également que le Portugal reçoive un montant de 142,5 millions d’euros pour la pêche.

Parmi les principaux changements de la nouvelle PAC figure le démantèlement du deuxième pilier (développement rural), qui sera intégré au premier, consacré aux paiements directs.

Selon une source officielle de la Commission européenne, il n’y aura plus de fonds pour le premier et le deuxième pilier, mais seulement une différenciation au niveau du cofinancement.

D’autre part, les montants de cette politique ne seront plus garantis, c’est-à-dire qu’il existera un montant minimal, mais le plafond ne sera pas défini.

Cette insécurité quant à la totalité des financements a conduit le secteur agricole portugais à critiquer le budget de la PAC post-2027.

La proposition de la PAC post-2027 fait partie du budget à long terme de l’Union européenne (UE) — le Cadre financier pluriannuel.

Ces propositions relatives au prochain Cadre financier pluriannuel sont soumises à l’approbation du Conseil et du Parlement européen et devraient entrer en vigueur en janvier 2028.