Le Mercosul et l’AELE signent un accord commercial qui réaffirme le multilatéralisme.

Le Mercosul et l'AELE signent un accord commercial qui réaffirme le multilatéralisme.

L’accord intervient à un moment de tensions causées par le protectionnisme du président américain Donald Trump.

 

Le traité, salué comme un jalon entre les deux blocs, est considéré comme stratégique pour aider à faire face aux défis mondiaux tels que la guerre commerciale impulsionnée par Washington et les changements climatiques, selon ses signataires.

« Au milieu d’un monde incertain, nous prouvons qu’il est possible de renforcer le multilatéralisme et le libre-échange », a souligné le vice-président brésilien, Geraldo Alckmin, lors d’une cérémonie simple au Palais d’Itamaraty, à Rio de Janeiro.

Pour le ministre des Affaires étrangères et hôte de l’événement, Mauro Vieira, la signature du nouvel accord reflète la défense du commerce libre basé sur des règles.

« Dans un monde marqué par des tensions commerciales et par le protectionnisme croissant, nous continuons de défendre le commerce international basé sur des règles comme un outil pour stimuler la croissance économique et la prospérité de notre peuple », a déclaré le chef de la diplomatie brésilienne.

Le ministre des Affaires étrangères de l’Uruguay, Mario Lubetkin, a partagé ce sentiment, décrivant le traité comme une « alliance stratégique ».

Les signataires de l’accord sont huit pays: l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay, qui forment le Mercosur, et l’Islande, la Norvège, la Suisse et le Liechtenstein, pays membres de l’AELE.

L’accord crée une zone de libre-échange regroupant près de 300 millions de personnes avec un produit intérieur brut (PIB) combiné de plus de 4,3 milliards de dollars (environ 3,6 milliards d’euros).

Le traité couvrira le commerce des biens et services, les investissements, la propriété intellectuelle, les achats gouvernementaux, la concurrence, les règles d’origine, la défense commerciale, les mesures sanitaires et phytosanitaires, les barrières techniques au commerce, les questions juridiques et la résolution des différends, et inclura un chapitre sur le commerce et le développement durable.

Bien que l’accord ait été scellé aujourd’hui, il n’entrera en vigueur qu’après les ratifications parlementaires respectives dans chaque pays.

L’accord bénéficiera à plus de 97% des exportations des deux blocs par diverses mesures, certaines étant mises en œuvre immédiatement et d’autres progressivement.

Dès l’entrée en vigueur de l’accord, l’AELE, fondée en 1960, éliminera complètement les tarifs sur les importations de produits industriels et de pêche en provenance du bloc sud-américain.

De même, le bloc européen appliquera immédiatement des réductions ou exemptions tarifaires et offrira des quotas spécifiques pour les produits pouvant entrer sans payer de droits d’importation, y compris certains produits agricoles essentiels pour le Mercosur (café, viande de bœuf, de volaille et de porc, éthanol et vin).

Le Mercosur, fondé en 1991, disposera quant à lui de jusqu’à quinze ans pour achever un processus progressif de réduction tarifaire appliqué aux importations industrielles de ses nouveaux partenaires européens.

L’un des éléments marquants de l’accord Mercosur-AELE est l’inclusion d’une clause environnementale qui relie le commerce numérique à l’utilisation d’énergie propre.

Les fournisseurs internationaux de services numériques – tels que les plateformes dans le Cloud, les logiciels ou les services de données – ne pourront bénéficier des avantages de l’accord que si le pays où ils opèrent possède un réseau électrique composé d’au moins 67% de sources renouvelables.