Les conclusions figurent dans le rapport annuel du Mécanisme National de Prévention, qui a été remis ce matin à l’Assemblée de la République, concernant l’année 2024, où plusieurs critiques sont adressées au fonctionnement actuel de divers établissements pénitentiaires au Portugal. La question de la surpopulation carcérale a été vérifiée sur la base, en plus des visites de 10 prisons du pays, des chiffres fournis par la Direction Générale de Réinsertion et Services Pénitentiaires (DGRSP).
Dans les 10 prisons visitées l’an dernier, sept avaient un taux d’occupation supérieur à 90 %, « ayant connu une aggravation en 2024 », précise le document, qui ajoute que ces prisons – classées comme étant de haut degré de complexité – abritent également la majorité de la population carcérale.
Dans le cas des prisons de degré de complexité moyen, les données indiquent un taux d’occupation supérieur à 100 %, révélant une véritable surpopulation.
Le calcul du taux d’occupation des prisons se base sur la capacité estimée par la DGRSP, cette direction générale indiquant combien de détenus devraient se trouver dans une prison donnée. Cependant, le Mécanisme National de Prévention a estimé que « le calcul officiel de la capacité ne respecte pas toujours les normes internationales qui établissent la superficie minimale qu’un logement doit garantir à chaque personne détenue ».
Par exemple, selon le document remis aujourd’hui à l’Assemblée de la République, cet organisme a visité des cellules qui, « vu leur superficie, devraient héberger un seul détenu et que les services de la DGRSP considèrent comme destinées à deux personnes ».
Pour cette raison, le Mécanisme National de Prévention affirme qu’il existe « de forts indices » que la capacité officielle des prisons est surestimée et que par conséquent, « le taux d’occupation réel (et de surpopulation) du système pénitentiaire est également supérieur à celui qui résulte des données divulguées ».
Concernant la surpopulation dans les prisons portugaises, trois facteurs essentiels sont soulignés par le mécanisme du Défenseur des Droits : le recours excessif à la détention provisoire, l’application de peines d’emprisonnement pour des délits moins graves et la longue durée moyenne des peines de prison. D’ailleurs, sur ce dernier point, le Conseil de l’Europe a signalé en 2023 que le Portugal est le pays européen avec la durée des peines de prison la plus élevée.
Cet année, le Défenseur des Droits a effectué 50 visites de suivi dans des lieux où des personnes sont privées de liberté, dans le but d’évaluer les conditions dans lesquelles elles se trouvent et le traitement qui leur est réservé. Outre la visite des 10 plus grandes prisons du pays, des visites ont également été effectuées dans les six centres éducatifs, les centres de rétention temporaire pour étrangers et les espaces équivalents, les hôpitaux psychiatriques ainsi que dans les postes et zones de détention des forces de l’ordre.