Le MAI avait-il déjà un avis négatif ? « Je serai aux côtés des policiers », déclare Moedas.

Le MAI avait-il déjà un avis négatif ? "Je serai aux côtés des policiers", déclare Moedas.

Le ministère de l’Administration Interne (MAI) avait, depuis octobre 2024, un avis négatif concernant l’ordre controversé de Carlos Moedas à la Police Municipale de Lisbonne visant à effectuer des arrestations.

Peu après que le président de la Mairie de Lisbonne ait annoncé publiquement cet ordre, en septembre 2024, le MAI a demandé un avis interne, reçu le 8 octobre, qui contredit la légalité de l’ordre. Un avis supplémentaire, dont la conclusion connue le mois dernier en juillet, arrive à la même conclusion.

Ces avis du Conseil Consultatif de la Procuradoria-Geral da República (PGR) concernant la nature des polices municipales, homologués par le MAI, stipulent que les « agents municipaux ne sont pas des forces de sécurité ni des organes de police criminelle », et que « les agents de ces polices ne peuvent effectuer des arrestations qu’en cas de flagrant délit d’un crime passible d’une peine de prison, devant immédiatement remettre le détenu à une autorité judiciaire ou un organe de police criminelle ».

En résumé, révèle aujourd’hui le DN, le MAI était informé, depuis octobre 2024, que l’ordre donné par Carlos Moedas à la Police Municipale est « dépourvu de légalité ».

Il demeure inconnu pourquoi l’ex-ministre de l’Administration Interne, Margarida Blasco, a demandé un second avis.

« Je continuerai d’encourager la Police Municipale à tout faire pour maintenir la sécurité »

Entre-temps, Carlos Moedas a réagi à la nouvelle du DN et assure qu’il continuera d' »encourager la Police Municipale » à faire « tout pour garantir la sécurité des Lisboètes », montrant clairement son désaccord avec l’avis de la PGR concernant les ordres donnés auparavant à cette autorité.

« Je continuerai à encourager la Police Municipale à tout faire, tout, tout pour garantir la sécurité des Lisboètes. Je serai aux côtés des policiers, jamais je ne mènerai des manifestations contre eux, » a déclaré l’édile sur le réseau social X, ce lundi 25 août.

La PGR contredit Moedas sur la Police Municipale

En juillet, les conclusions du deuxième avis du Conseil Consultatif de la Procuradoria-Geral da República (PGR) sur les compétences et responsabilités des polices municipales ont été dévoilées.

Ce document confirme que celles-ci ne peuvent effectivement pas effectuer des arrestations, contredisant ainsi la position du président de la Mairie de Lisbonne, Carlos Moedas, qui avait ordonné, en septembre de l’année précédente, de procéder à l’arrestation de suspects de crimes dans la ville.

L’avis a été sollicité par l’ancienne ministre de l’Administration Interne, Margarida Blasco, en septembre 2024 et daté du 27 mars. Selon la ministre actuelle, Maria Lúcia Amaral, le document a été reçu par le ministère le 4 avril et homologué par le gouvernement le 21 juillet dernier.

Selon le Conseil Consultatif de la PGR, les polices municipales ont des compétences « restreintes » à la coopération pour le maintien de la tranquillité publique et la protection des communautés locales, considérées comme « services municipaux » dépendant « du président de la mairie ».

« Les agents des polices municipales ne peuvent arrêter des suspects que dans le cadre d’un crime public ou semi-public passible d’une peine de prison, en flagrant délit, leur incombant d’établir l’auto de nouvelle et détention et de remettre immédiatement le détenu à l’autorité judiciaire, ou à l’organe de police criminelle », selon l’avis.

PGR contraria Moedas sobre Polícia Municipal. O que está em causa

PGR contredit Moedas sur la Police Municipale. Ce qui est en jeu

Un avis de la PGR a confirmé que les polices municipales ont des compétences « restreintes » et qu’elles ne peuvent donc pas procéder à des arrestations, contredisant un ordre du président de la Mairie de Lisbonne, Carlos Moedas, de septembre de l’année passée.

Notícias ao Minuto avec Lusa | 08:50 – 06/08/2025

En réponse à l’avis, Carlos Moedas a plaidé pour « un petit changement » dans la loi pour permettre à la police d’arrêter des suspects de crimes en flagrant délit. 

« C’est une question qui doit être clarifiée et, apparemment, elle ne l’a pas été dans cet avis, donc il faut que la loi soit modifiée […] je demande au gouvernement de changer la loi », a déclaré le social-démocrate à Lusa, estimant qu’il s’agit « d’une situation dramatique qui diminue la valeur des policiers municipaux, qui ne sont pas des policiers de seconde catégorie, car ils sont des PSP affectés à la police municipale ».