Le gouvernement s’excuse de ne pas fixer de délai pour investir dans la Défense. Il assure qu’il y a des efforts.

« Il y aura un sommet en juin de l’OTAN [Organisation du Traité de l’Atlantique Nord] où cela sera revu. Nous travaillons sur ces scénarios, [mais] je ne peux naturellement pas, à ce stade, m’engager ni sur le montant ni sur l’année, bien que nous devrons accélérer l’augmentation des dépenses et des investissements dans la défense », a déclaré Joaquim Miranda Sarmento, s’adressant à l’agence Lusa à son arrivée à la réunion des ministres des Finances de l’Union Européenne (UE).

 

Organisée à Varsovie sous la présidence polonaise du Conseil, la réunion vise à discuter de la manière d’augmenter les opportunités d’investissement et de financer la défense et la sécurité de l’Europe, dans un contexte de tensions géopolitiques, le Portugal prônant « un équilibre entre le maintien et, si possible, le renforcement de l’État social, le renforcement de la capacité de défense et […] l’équilibre budgétaire ».

Après que le Portugal ait investi environ 1,55 % du produit intérieur brut (PIB) dans la défense l’année dernière et que le gouvernement ait annoncé jeudi son intention d’avancer l’objectif d’allouer 2 % du PIB aux dépenses de sécurité, initialement prévu pour 2029, Joaquim Miranda Sarmento a refusé d’indiquer quand et comment cela serait réalisé.

« Nous devons faire, en effet, un effort pour renforcer la capacité de défense européenne et ce renforcement doit être à l’échelle européenne, de manière coordonnée, où chaque État membre assume un ensemble de responsabilités également très liés à sa position géographique ainsi qu’à son économie et sa capacité de gestion », a-t-il expliqué, illustrant que le Portugal entend miser sur la marine, l’armée de l’air, les ‘drones’ et la cybersécurité.

Ce qui est certain, selon le ministre des Finances, c’est que cela se fera sans impacter la stabilité budgétaire, le gouvernement continuant à prévoir des excédents cette année et pour les suivantes jusqu’en 2028.

« Nous avancerons dans les différents domaines de la gouvernance, y compris les dépenses, dans la mesure du possible, tout en maintenant l’équilibre budgétaire chaque année », a-t-il assuré, tout en admettant que l’année prochaine, l’excédent pourrait être moindre que les autres années, comme l’indique d’ailleurs le plan à moyen terme envoyé à la Commission Européenne.

Jeudi, le Conseil des Finances Publiques a estimé que, si le gouvernement atteint l’objectif de 2 % du PIB en dépenses de défense, cet effort en 2029 pourrait aggraver le déficit budgétaire à 1,2 % du PIB.

Au sujet de cette question, Joaquim Miranda Sarmento a précisé à Lusa : « L’exercice budgétaire de 2026 est plus exigeant, […] mais nous ne renonçons pas à maintenir l’équilibre des comptes publics et à continuer de réduire de manière très significative la dette publique ».