Rejetant de répondre directement sur la disposition de l’exécutif à renoncer à des mesures telles que la modification du régime de dispense pour allaitement ou la nouvelle proposition sur le deuil périnatal, le ministre a souligné que la priorité est d’écouter les partenaires sociaux.
« C’est le moment pour le dialogue social de s’exprimer, ce n’est pas encore au parlement car il n’y a pas de projet de loi », a affirmé le ministre lors de la conférence de presse après le Conseil des ministres.
« Il y a un avant-projet qui va être soumis au dialogue social, et ce sera le moment pour ce dialogue de s’exprimer. Je vous garantis une chose : la réforme du travail que ce gouvernement souhaite présenter et qui sera approuvée par ce gouvernement et par cette majorité apportera assurément plus de flexibilité, plus de valorisation d’une négociation collective effective avec une valorisation de la participation des entreprises et des syndicats représentatifs », a-t-il défendu.
« Elle valorisera certainement les aspects essentiels de l’accès des jeunes au marché du travail, de la non-segmentation du marché et de la conciliation de la vie familiale avec la vie professionnelle de même que l’amélioration de la position des femmes. Une loi du travail faite par ce gouvernement, ou avec l’empreinte de ce gouvernement, sera favorable aux jeunes et aux femmes et à la conciliation de la vie familiale avec la vie professionnelle », a-t-il assuré.
En réponse aux critiques et à la possibilité de rejet des mesures au parlement, le ministre a réaffirmé l’engagement dans la voie de négociation avec les partenaires sociaux : « Tout le reste c’est anticiper le dialogue social. Je comprends que d’autres puissent ne pas avoir la vocation, l’expérience ou l’envie du dialogue social, mais nous y croyons beaucoup. C’est le temps du dialogue social, ce n’est pas encore un projet de loi, il viendra et sera décidé », a-t-il renforcé.
Ces déclarations renforcent la position que Leitão Amaro avait déjà exprimée lors du briefing du Conseil des ministres, en soulignant qu’il s’agit « d’un paquet de réforme du travail en faveur des jeunes, des femmes et de la famille ».
L’avant-projet propose de limiter la dispense pour l’allaitement jusqu’à deux ans de l’enfant – actuellement sans limite – et d’exiger la présentation semestrielle d’un certificat médical. Aujourd’hui, un certificat n’est nécessaire que lorsque la dispense dépasse la première année de vie de l’enfant.
Le gouvernement souhaite également supprimer les trois jours de congé justifié pour deuil périnatal, en proposant d’intégrer cette situation dans le régime des absences pour assistance à la famille et dans le congé pour interruption de grossesse.
Selon le Code du travail en vigueur, la mère peut bénéficier de trois jours de congé justifié lorsqu’elle ne recourt pas au congé pour interruption de grossesse, lequel permet un éloignement de 14 à 30 jours.