Le Portugal va reconnaître l’État de Palestine ce dimanche, à la veille d’une conférence de haut niveau sur la solution à deux États, en marge de l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU), à New York, aux États-Unis. Cette décision a été perçue comme « un bon signal » par la Gauche et a reçu le « plein soutien » du Président de la République, bien que le geste ne fasse pas l’unanimité au sein de la coalition gouvernementale, le CDS-PP s’y opposant.
Samedi, à son arrivée à New York pour participer à la 80e session de l’Assemblée Générale de l’ONU, Marcelo Rebelo de Sousa a souligné que la décision du gouvernement portugais « a le plein soutien du Président de la République » et s’aligne sur celle qui « a été la position portugaise ».
« Elle a le plein soutien du Président de la République, qui a été la position portugaise, à savoir défendre la modération afin que cette formule [de deux États, Israël et Palestine] soit possible, et s’éloigner des radicalismes qui s’opposaient à ce que cette formule soit possible », a-t-il déclaré, soulignant que ce sera « un moment important ».
Le Président de la République a également souligné que la décision vise à « ouvrir encore une possibilité » à la solution à deux États, affirmant que « en toute conscience, il faut tout faire – avec des conditions significatives – pour que ce chemin [des deux États] puisse être suivi ».
CDS-PP considère que le moment « n’est pas opportun, ni conséquent »
Le CDS-PP – représenté au gouvernement par son leader et ministre de la Défense Nationale, Nuno Melo, et par deux secrétaires d’État – a déclaré être en désaccord avec la décision du gouvernement, estimant qu’elle n’est « ni opportune ni conséquente » et ne devrait avoir lieu que « dans le cadre d’un processus institutionnel de paix ».
« Le CDS-PP est favorable, depuis toujours, à la solution des deux États, mais considère qu’au moment actuel du conflit, la reconnaissance n’est ni opportune ni conséquente », peut-on lire dans un communiqué diffusé cet après-midi par le CDS-PP.
Le CDS-PP assure néanmoins que la cohésion du gouvernement est « absolument assurée », car cette question ne figure pas dans l’accord de coalition, mais exprime sa « divergence quant à l’opportunité de la déclaration de reconnaissance d’un État palestinien ».
La décision est « un bon signal », mais aurait dû « être prise plus tôt »
Aujourd’hui, lorsqu’il a été annoncé que le Portugal allait reconnaître l’État de Palestine, la Gauche a estimé qu’il s’agissait d’un « bon signal », mais qu’il était tardif.
« Nous devons souligner l’importance pour le Portugal de reconnaître l’État de Palestine comme un bon signal de la part de ce gouvernement », a déclaré l’eurodéputée et ancienne ministre socialiste Ana Catarina Mendes, en marge d’une Session Publique pour la Palestine.
Mais c’est une décision qui aurait dû « être prise plus tôt », a-t-elle défendu.
Son opinion a été partagée par Marisa Marias, du Bloco de Esquerda (BE), Inês Sousa Real, du PAN, Pedro Guerreiro du PCP et Isabel Mendes Lopes, du Livre, ainsi que par Catarina Martins également du BE, tous présents à la même session.
L’Elysée a annoncé, le Gouvernement s’est avancé
« Le Portugal va reconnaître l’État de Palestine », a confirmé le ministère des Affaires Étrangères dans un communiqué diffusé vendredi. La confirmation est survenue après que l’Élysée a annoncé que dix pays, dont le Portugal, reconnaîtraient lundi un État palestinien lors d’une conférence à New York.
Cependant, le Portugal a décidé de prendre les devants et a annoncé que cette reconnaissance aurait lieu dès ce dimanche, « avant même la Conférence de Haut Niveau de la semaine prochaine ».
La Déclaration Officielle de Reconnaissance est prévue pour 20h15 (heure de Lisbonne) à la Mission du Portugal auprès des Nations Unies, à New York.
Auparavant, le gouvernement portugais avait déjà annoncé qu’il consulterait le Président de la République et les partis avec sièges au parlement sur la possibilité pour Lisbonne de reconnaître l’État palestinien. La semaine dernière, le ministre des Affaires Étrangères, Paulo Rangel, a indiqué qu’il n’avait identifié aucun obstacle à cette démarche.
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