Le gouvernement réaffecte les travaux du PRR aux soins continus

Le gouvernement réaffecte les travaux du PRR aux soins continus

Dans un document auquel l’agence Lusa a eu accès, le gouvernement admet que la construction de la totalité des nouvelles lits d’hospitalisation ne sera pas achevée dans les délais prévus (30 juin 2026) et propose, dans une information envoyée aux institutions, de réorienter les fonds disponibles afin d’éviter la fermeture de certaines structures.

Les données de l’Administration centrale des systèmes de santé (ACSS) relatives à mai révèlent l’existence de 385 unités prestataires de services pour les types ULDM (Unité de Longue Durée et Maintenance), UMDM (Unité de Moyenne Durée et Réhabilitation) et UC (Unité de Convalescence), pour un total d’environ 10 000 lits. Le gouvernement reconnaît que 65 % des unités du réseau nécessitent une intervention, ce qui représente environ 75 % du nombre de lits.

La proposition d’ajustement de l’objectif du PRR concernant le Réseau national de soins continus intégrés et le Réseau national de soins palliatifs inclut, dans la possibilité de travaux de rénovation, la maintenance/remplacement des systèmes de vide et de gaz médicinaux, la substitution de lits articulés (et autre mobilier clinique), l’acquisition/remplacement d’équipements et d’appareils médico-chirurgicaux, ainsi que d’équipements de réfrigération pour médicaments et de systèmes d’appel infirmier.

Elle permet également aux institutions d’acheter de nouvelles chariots d’urgence, d’acheter de nouveaux ou de remplacer les chariots de médication, d’hygiène, de soins (vêtements, nettoyages, entre autres), d’améliorer les systèmes d’alimentation électrique et les systèmes de chauffage, ventilation et climatisation, ainsi que de remplacer fenêtres et portes extérieures, portes coupe-feu ou systèmes de sécurité et interphones vidéo.

Les interventions peuvent également inclure des travaux sur la façade ou les sols, l’installation de panneaux photovoltaïques pour l’autoconsommation, le remplacement d’équipements informatiques, l’acquisition de lève-personnes de transfert (grue) et de brancards pour cadavres.

Dans un e-mail reçu jeudi dernier par des unités du Nord, Centre et Lisbonne et Vallée du Tage, auquel Lusa a eu accès, les équipes de coordination régionales demandent de remplir un tableau avec des informations sur les travaux que les institutions identifient comme pouvant répondre aux critères indiqués, le coût estimé des travaux et le temps qu’ils prendront pour être réalisés, leur donnant jusqu’à aujourd’hui pour répondre.

« Au lieu d’investissements structurels qui, en raison de contraintes temporelles, ne peuvent pas être exécutés à ce moment, cette approche privilégie des interventions prioritaires, réalisables et alignées sur les objectifs stratégiques d’expansion et de qualification du Réseau national de soins continus intégrés (RNCCI) », indique la proposition.

La semaine dernière, le président de l’Association nationale de soins continus (ANCC) a révélé que plus de 100 millions d’euros du PRR pour le domaine des soins continus serait gaspillés à cause de « retards énormes » et que les travaux ne seraient pas terminés à temps, déplorant que le gouvernement ait « encouragé les unités à avancer dans les travaux même sachant les énormes retards ».

Lundi, dans une réponse envoyée à Lusa, le ministère de la Santé a admis qu’il existait des institutions ayant signé des contrats dans le cadre du PRR pour les soins continus qui avaient demandé la résiliation, couvrant un total de plus de 870 lits.

Ensuite, mardi, le ministre de l’Economie et de la Cohésion territoriale, Manuel Castro Almeida, a rejeté au parlement l’idée que le Portugal était en retard dans la mise en œuvre du Plan de Relance et de Résilience (PRR) et s’est dit convaincu que le pays exécuterait l’intégralité des subventions du paquet de stimulation européen.

Déjà mercredi, le président de l’ANCC a remis en cause la prévision du ministre de l’Economie et a insisté sur le fait que 100 millions seraient gaspillés en raison des retards dans le secteur qu’il représente.

Lusa a interrogé les ministères de l’Economie et de la Santé à propos de cette proposition de réaffectation de fonds, mais n’a pas reçu de réponse jusqu’à présent.